(Jour 9 - 07/09/08 - Camp muchu to base camp pass)
Lever à 6h du matin. Le jour commence à poindre. Ce matin, le ciel est bleu. Une bonne nouvelle ! La lumière est vraiment superbe quand elle vient lécher le campement au moment ou nous plions bagages. Et quelle contraste avec la veille ! La journée s'annonce belle (et chaude).
Après avoir passé la rivière par l'intermédiaire d'un pont suspendu, je commence la journée par une montée assez raide et très peu ombragée ! La végétation disparait à fur et à mesure que nous montons. La pente est importante, j'ai parfois du mal à trouver mon souffle. Je tente de marcher un peu machinalement, en m'imposant un rythme mais ce n'est guère efficace. Je suis un peu à la ramasse ce matin. Heureusement un arbre (le seul) me permet de trouver un peu d’ombre pour reprendre mon souffle.
Lors de cette pause, le paysage aux alentours saute aux yeux. Durant la marche, concentré sur mes pieds, il m’est parfois difficile d’en profiter. Les montagnes aux alentours sont peu élevées mais sont abruptes et largement creusées par les pluies. Au loin, la poudre blanche a frappé durant la nuit.
Devant moi, l'aridité commence à poindre. La végétation se fait la malle devant les conditions climatiques et l'altitude. Le ciel par la même occasion semble devenir plus pur.
Je ne me lasse pas des villages traversés. Même si l'échange avec l'autochtone est presque nul, c'est toujours plein de spontanéité et d'improvision que ce déroulent ces rencontres. Je continue mon chemin jusqu'à un petit hameau ou je m’arrête pour la pause déjeuner malgré l'heure matinale (10h). Là ce sont deux gamines que je croise à l’entrée du village (du bourg, voir plutôt du hameau), apparemment elles n'en sont toujours pas revenues... !
Peu après une horde de chevaux sauvages (enfin pas tant que cela), déboule sur le chemin. Elle s'arrête également au hameau, surement pour faire souffler un peu les bêtes...!
Aujourd'hui, le chemin que j’emprunte se transforme parfois en route. Une route construite par les chinois pour améliorer la circulation des biens et des hommes dans la région. Au fur et à mesure de la montée, le vent s'installe. Je reçois des bouffées de poussières presque en permanence. Et lorsque l'on croise un troupeau, cela s'empire.
J’arrive au petit village de Yari. Personne à l'horizon. Dans mon souvenir, un habitant passe la tête à l’entrée d’une porte. Mais c’est le silence qui prédomine.
La route poussiéreuse monte en lacet assez large. . Les dégâts des intempéries sont bien présents sur les montagnes aux alentours. Vu les pentes raides et les pluies torrentielles durant la mousson, les montagnes sont un endroit propices aux éboulements. Un peu une constante au Népal ou il pleut beaucoup durant la mousson, et ou les montagnes sont plutôt en nombre.
En bas de la route je distingue un petit village avec quelques cultures aux alentours.
La route slalome de plus en plus. La poussière et le vent rendent la progression plus lente. Je protège mon visage des bourrasques plus violentes qui me frappe par moment. A chaque versant de montagne, j'espère voir enfin notre destination mais non. La route tourne et retourne a flanc de coteaux. Elle semble sans fin. Mais au détour d’un ultime pant de montagne, le camp est visible un peu au dessus de la route. Encore quelques secondes de marche et j’arrive à destination. Le montage des tentes se fait rapidement, le tout dans de gros nuages de poussières. Toilette de chat dans la rivière a proximité. Juste le strict minimum. L'eau est froide et la température plus que fraîche alors que le soleil disparait derrière les nuages.
Je profite de la fin de journée pour faire un tour du camp. Des convois de Yacks descendent du col (ma destination de demain) en soulevant d'importants nuages de poussières.
Le camp ou je suis est bien sommaire, juste une terrasse terreuse. Il est principalement utilisé par les caravanes. Pas de touristes par les temps qui courent. Quelques baraques en dur finissent le topo des lieux.
Juste en contre bas de ma tente, un groupe de népalais a allumé un feu et tente de se réchauffer. Ils vont rester à cet endroit toute la nuit malgré la température qui descend. Au réveil, le lendemain, ils seront déjà partis.
Il y a aussi quelques bêtes. Des chevaux parqués, des moutons, et des vaches (surement croisées avec des yaks vu la morphologie).
Les baraques en dur abritent quelques familles. Deux gamins jouent à proximité, dans la poussière. Le petit garçon utilise une veille cannette pour jouer au football.
Pendant ce temps, celle que j’imagine être sa sœur s'alimente d'un petit gouter.
La journée s'achève, le soleil commence a disparaître, la température dégringole, renforcée par les bourrasques de vent.