(Jour 17 - 15/09/08 - Gumma Yok vers le camp de base du col)
Ce matin, un peu comme d’habitude, lever à 6h30, presque avec le soleil. Le temps est superbe. Aujourd’hui j’aborde la dernière partie de mon trek avec le retour dans la vallée de la Karnali. Mais avant cela, un obstacle reste un franchir, un col à 5000m. Mais ce n’est pas encore pour tout de suite. Pour l’instant, je dois remonter une petite vallée jusqu’au pied du col. La marche début par le passage proche d’un camp de nomades où des Yaks broutent tranquillement. Ce camp est situé sur l’ancienne ville du Gumma Yok, ville aujourd’hui complètement abandonnée et dont il ne reste pas trace en surface. Il a encore neigé durant la nuit et les sommets environnant sont couvert d'une fine pellicule blanche.
Nous prenons la direction du sud, ou le premier obstacle devant moi est une dune de sable blanc. Je pensais au début qu’il s’agissait de neige, mais vu les conditions climatiques à cette altitude, j’ai vite écarté cette hypothèse. Il s’agit bien de sable, chose un peu incongrue dans un espace de roche.
Je rejoins le campement nomade ou de superbes yaks aux grandes cornes me regardent paisiblement. Je m'approche pour mieux les admirer et accessoirement les prendre en photo de près. Mais les yaks semblent des bêtes farouches, et ils détalent alors que je fais un pas de trop.
A proximité du campement se tiennent des enfants qui prennent un peu d'eau à la rivière tout proche. Ils sont franchement timides, et contrairement aux autres rencontres que j’ai eu jusque là, ils partent en courant quand j’essaye de venir à leur rencontre.
Je quitte le campement nomade et j’aborde la montée de la colline de sable blanc. Belle petite grimpette ! J’ai parfois l’impression de me retrouver dans les Landes (la mer en moins). Ou plutôt, la chaleur profitant pour revenir, la montée s’apparente plus à une grimpette dans le désert ! Arrivé au sommet de la dune, une vaste étendue plane s'offre à mes yeux. Il s’agit du lit d’une rivière, parfois sous les eaux. Mais a cette époque, la majorité du lit est asséché, il est donc possible de le traverser au sec.
J’entame la traversée du désert, jusqu’au lit du torrent. Il n’y a pas de pont ou d’autres points de passages. Je commence à me déchausser pour traverser les flots. L’expérience de traverser un torrent est toujours spéciale avec un mélange d’excitation devant le jeu proposé et un peu d’angoisse devant la difficulté. L’eau du torrent est plus que froide, je passe les deux bras du torrent consciencieusement avec d’éviter de me retrouver trempé.
Tout le monde passe la difficulté sans gros problème, même si parfois des chutes ont été évitées de justesse. Il reste encore quelques mètres à parcourir sur le sable pour atteindre un petit lac. Après le passage de la dune et du désert, c’est un océan de fraîcheur qui apparaît. Le ciel presque azur et le soleil magnifient ce joyau.
Le chemin que j’emprunte prend un peu de hauteur et contourne le lac par la gauche. La vue est de plus en plus superbe, le lac prenant une belle couleur verte.
J’arrive au bout du lac, en fait à son début vu que je remonte la vallée. Au fond il est possible de distinguer la plaine de sable que nous avons traversé quelques dizaines de minutes auparavant.
Le sentier remonte la rivière alimentant le lac, la pente est douce, la marche tranquille, le paysage superbe, agrémenté par un superbe ciel. Pas moments je traverse quelques torrents, rivières qui viennent des sommets environnants.
La vallée ici est bien moins encaissé que les deux précédentes vallées que j’ai traversé. Pas de torrent furieux en son lit non plus. Néanmoins de beaux sommets, comme ces pics acérés sont visibles.
Sur une partie relativement plane de la vallée, nous établissons le campement. En attendant le matériel (les mules tardent) je me planque tant bien que mal derrière des rochers. Le vent s’est en effet levé au fur et à mesure de l’avancée de la journée. Les mules arrivent bientôt, le montage des tentes est expédié et je me planque dans la mienne pour m'abriter du vent. A la nuit tombée, le vent cesse, mais le froid s’intensifie.