(Jour 10 - 08/09/08 - Base camp pass to Hisla)
Réveil matinal (une fois de plus). Je n'ai pas trop mal dormis malgré la fraîcheur durant la nuit (mesuré à 7 degC dans la tente). Les népalais qui dormaient à l'extérieur ont du avoir bien plus froid que moi, emmitouflé que j'étais dans mon duvet. Ce matin le ciel est nuageux, mais le soleil perce par moment. Nous attaquons d'emblée pour la montée vers un col à 4387m d'altitude. Je me sens plutôt en forme ce matin.
La montée vers le col est rude et rendue un peu délicate par l'absence de véritable sentier. Et la pente est raide ! J'ai du mal à me réchauffer en simple tee-shirt. Le soleil n'est guère présent et il souffle un vent plutôt frisquet. Un tee-shirt manche longue n'aurait pas été du luxe durant cette montée. Après quelques minutes, j’arrive enfin au col avec un léger mal de tête. J’enfile vite ma veste avant d'être frigorifié sur place !
De l'autre côté du col, vue au loin sur les montagnes désertiques situées en partie au Népal et encore plus loin au Tibet. Plus un arbre a l'horizon, plus un arbuste non plus. Le plateau désertique tibétain est proche.
Dans ce ciel presque vierge, ma vue porte loin. Je distingue le village de Sher situé de l’autre côté de la frontière chinoise mais également les plaines du Tibet. Le petit village est tout proche, mais il m’est inaccessible, faute de visa chinois. A partir du col, le chemin redescend jusqu'au fond de la vallée, mes genoux vont apprécier.
Durant la descente, triste spectacle à proximité d'un 'bar' local. L'écologie, la recyclabilité des produits n'est pas une priorité ici. Vivre est la priorité. Mais cela semble logique dans un tel environnement.
Je continue la descente, le sentier est une route. C’est une route construite par les chinois sur le territoire népalais pour favoriser l'acheminement des denrées chinoises vers la vallée que nous venons de traverser durant ces quatre derniers jours.
La route est une veine, une balafre, une saignée à travers la montagne. Travail pharaonique et titanesque que seule la Chine était en mesure d'accomplir. C’est dantesque. Que dire des conditions de travail ici lorsqu’il y avait des ouvriers ?
La descente par la route est longue mais moins difficile que par les sentiers d'origine. Je ne suis pas le seul à profiter de la volonté de contrôle et d'extension de la Chine (extension ouverte ou non).
Au delà du torrent, se trouve la Chine. Le petit village tibétain de Sher est visible de l'autre côté de la rive. Contraste avec ce qui semble être un charmant village et le no man's land côté népalais. Côté chinois un poste de garde avec le drapeau chinois est visible au loin ainsi qu'une énorme antenne relais. Côté népalais, la ville de Hisla ne ressemble à rien. Le site n'est que poussière.
Apparemment les baraques ont pas mal poussées depuis un an, signe d’une activité économique en progression. Mais le site n'est guère accueillant. Bouteilles vides et cassées joncent le sol un peu partout.
Mais comme dans tous les villages, les gamins s'amusent avec les moyens du bord. Ici c'est de la luge sur poussière... Ils devront encore attendre quelques mois pour avoir de la neige au même endroit.
Me voyant arriver, les gamins laissent tomber leurs jeux et viennent se poser devant mon appareil photo. J'essaye d'échanger quelques mots, mais bien sûr ils ne parlent pas vraiment anglais. Ils font juste les guignols devant moi.
Ils reprennent ensuite un autre jeu. Le tout bien sûr en rigolant (mais cela vous le savez déjà).
La fin de journée arrive vite. Dîner et je vais me coucher dans la tente.