(Jour 5- 03/09/08 - Népalganj à Simikot)
Lever matinal, 5h30, imposé par la température extérieure. Je sors de la chambre. Sur la terrasse de l'hôtel, la température est légèrement plus basse, aidée par une toute petite brise. Les conditions de vie sont ici vraiment particulières, difficiles. Ce fait-on a cette humidité permanente ? Sans doute que non, mais les gens vivants ici ont-ils le choix ?
Direction l'aéroport de Nepalganj, passage par la sécurité (fouille visuelle sommaire des bagages) et attente dans le hall, ou la température est de quelques degrés supérieure à celle de l’extérieur. Enfin l'avion est prêt, et le décollage est effectué au pas de charge. L'avion décolle et file vers le nord, les paysages sont vite montagneux, très montagneux même. Quel changement ! La température dans l'avion (non pressurisé, c'est un petit vieux coucou) est vite tombée, l'avion prenant de l'altitude. La vue par le maigre hublot sale de l'avion sur les montagnes népalaises est superbe. Rizières plantées au milieu des pentes abruptes, villages coincés entre deux parois, bref le Népal tel que je l'imagine ! Après 55 minutes de vol, arrivée et plongeon de l'avion sur l'aéroport de Simikot. La piste est en terre, et l'atterrissage se fait dans un bruit assourdissant agrémenté dans des secousses importantes.
Pour avoir un aperçu de l'atterissage, voici une vidéo trouvée sur youtube :
Je sors précipitamment de l'avion. L'air frais et pur me remplit les poumons. Quelle sensation agréable après Katmandou et surtout Nepalganj. Ici commence vraiment l'aventure, mon aventure népalaise ! Tout le monde descend rapidement de l'avion, les bagages suivent et quelques minutes plus tard, l'avion remets en route ses moteurs et repart. L’arrêt n’aura duré que quelques minutes.
Je vais au camping aménagé dans une cours intérieure. Premier contact avec l'équipe népalaise. Les tentes que nous utiliseront durant ce trek sont déjà dressées. Tente deux places pour moi, a priori de bonne taille mais finalement j’aurais juste la place pour mettre ma grande carcasse et mon gros sac à dos ! Déjeuner rapide sous un soleil de plomb (crème soleil needed) avec sandwich au fromage de Yak, pomme de terre et salade de carotte. Décidemment je suis abonné au fromage de Yak en ce début de séjour ! Il faut dire que c’est excellent. Il parait que ce sont les suisses qui ont introduit au Népal la façon de faire du fromage, et donc le fromage de Yak s’apparente à un fromage à pâte dure, comme l’emmental (sans les trous). Comme rien ne vous échappe, il va de soit que techniquement parlant, le fromage de Yak n’est pas fait à partir de lait de Yak mais à partir de lait de Nak, la femelle du Yak.
Après le repas, je pars visiter la ville. Je passe à proximité d'une école tibétaine (kailash bodhi english school) et les enfants qui jouent dans la cours de récré me sautent littéralement dessus dès qu’ils m’aperçoivent. Un bon vent de spontanéité surgit de toutes ces petites têtes.
L’une de leur curiosité est de se voir dans le miroir de la lentille de mon objectif, et aussi de se voir dans le petit écran de mon appareil photo numérique. L’autre curiosité est qu’ils essayent d’échanger en anglais avec moi, dans un anglais sommaire mais très compréhensible. Comme cela au moins je ne suis pas largué.
Durant ce cours laps de temps, le directeur de l'école s’est rendu compte que j’avais entraîné les gamins loin de leur obligation d’écolier. Après quelques secondes de discussions, il m'invite à prendre un thé tibétain dans son modeste bureau situé au sommet de l’école. Je discute longuement avec lui, la rencontre est très agréable. Il a monté l'école de sa propre initiative il y a un an en proposant son projet au bureau central à Katmandou. L'école accueille a ce jour 97 élèves mais est déjà trop petite. L'école a acheté un terrain plus grand à proximité et projette de construire une toute nouvelle école sur cet emplacement. La région manque de ressource, et peu aidée par le gouvernement, la voie privée fut la seule solution envisageable. La scolarité est assez chère, 350 roupies d'après ce que j'ai compris (le directeur de l'école parlait un anglais bien meilleur que moi), ce qui fait 3,5 euros par mois, une fortune dans cette région. Pour ce prix, tout est fournit (fournitures, uniforme, ...). Le directeur est né ici et après des études à Katmandou, a choisit de revenir pour aider sa région d'origine. Louable initiative, alors qu'il aurait pu prétendre rester à Katmandou dans un confort supérieur. Le directeur finit par me fait visiter les classes, petit coucou en passant aux enfants très studieux, et je prends congés.
Je continue ma visite de la ville, et m'en écarte un peu, pour voir les champs et cultures à proximité. La région est très enclavée. Le seul moyen rapide de venir ici est l'avion, prendre les chemins nécessite pratiquement une semaine pour rejoindre Népalganj. Il n’existe pas de route carrossable dans cette région. Néanmoins, certaines parties de la vallée sont un peu plus plane et il est possible de faire pousser quelques cultures dans cet environnement.
La ville de Simikot est globalement partagée en deux, un centre ville plus 'moderne' avec des bâtisses en tôle ondulée, et de l'autre un quartier plus pauvre avec des maisons de type tibétain (pierre et bois). Pendant que je me promène en ces lieux, des porteurs passent à proximité. Ici les femmes qui passent sont très lourdement chargées, mais comme parfois, souvent même, elles me croisent avec le sourire.
Au moment ou je me suis arrêté plusieurs groupes de porteurs passent à ma hauteur, tout le monde est bien chargées, de la jeune fille à la femme plus âgée. Les gamins n’en réchappent pas.
Je me dirige ensuite vers le centre du village et plus particulièrement la piste d'atterrissage de l'aéroport qui a été délaissée par les avions (un seul vol le matin) et envahie par les gamins qui viennent y jouer.
Là encore à mon arrivé, c'est la folie devant mon appareil photo. Un vrai plein de sourires, rires et d'amusements en tout genre. Tout le monde veut se voir dans l’objectif alors parfois des grimaces apparaissent. Tout cela est très bon enfant.
Je continue quelques minutes sur le terrain d'aviation, puis je retourne vers la ville pour rentrer au camp. A la sortie de l’aéroport, un panneau informatif a été dressé. Il s’agit d’un panneau descriptif sur la vallée qui remonte vers la Chine à partir de Simikot. Les autres vallées ou je vais aller marcher sont également sommairement indiquée. Il y a également le nom donné à cette région.. Les Himalayas oubliés ne sont pas usurpés, rien que pour venir ici il faut presque deux jours ! Demain l'aventure commence véritablement !