(Jour 8 - 06/09/08 - Sali camp to Camp muchu)
Ce matin tout est humide aux alentours, une neige très légère est tombée durant la nuit et est visible sur les sommets. Autrement dit il a fait plus froid cette nuit, et cela se ressent encore en ce début de journée. Nous partons de notre petite clairière pour traverser la rivière par l’intermédiaire d’un long pont suspendu en acier. Puis, je continue de longer la rivière, le sentier restant à flanc de montagne.
Nous arrivons à proximité du village de Yalbang (visible au 1er plan). Plus en hauteur du village se trouve un monastère.
Dans le village, les moissons n'ont pas encore commencées. C'est pour l'instant le ramassage du bois qui occupe les villageois. La encore, c'est en partie sur le toit que le travail est effectué. Dans les villages tibétains le toit semble tenir une grande place dans la maison. A la fois lieu de stockage, lieu de travail, voir même enclos pour les bêtes.
Les gens que je croise croisons sont toujours aussi aimables et souriants. Ce sont surtout les gamins qui accourent la plupart du temps. Mais il n'est pas rare de croiser certains adultes, la plupart relativement âgés. Le contact reste cependant sommaire., différence de langue oblige.
Cote champ, le sarrasin est complètement en fleur, et la saison des récoltes ne devrait pas tarder.
En me retournant, petite vue sur la vallée que je domine.
A proximité du monastère, des inscriptions multicolores en népalais ont été peintes sur une grosse pierre. Malheureusement leur signification m'est inconnue, sans doute sont-ce des prières.
Se trouve également non loin, un petit stupa immaculé de blanc. Au devant se trouvent pierres plates tailles avec des inscriptions. Il s’agit ici plus surement de prières.
J’arrive enfin au monastère. Le bâtiment est de grande taille, au sein d'une enceinte fermée. Un immense poteau ornementé de drapeaux de prières est dressé dans la cour.
Une fois entré dans l'enceinte, les moinillons, un brin timide au début, me sautent dessus et un rituel bien connu maintenant s’installe entre les gamins et moi.
L’effet miroir de la lentille interroge toujours autant. Parfait finalement pour initier une rencontre.
Bientôt les moines et d'autres adultes arrivent, et la petite bousculade du début se termine rapidement, les moines ordonnant aux moinillons d’aller nettoyer la cour intérieure.
Je me déchausse et entre dans le monastère. Des photos du Daila Lama sont bien sûr présentes sur l'autel principal. Visite rapide des lieux. Puis invité par les moines, nous prenons un thé (indien ou tibétain) au sein du monastère.
Après de longues minutes de conversation avec le moine 'en chef', je ressors de l'établissement. Une partie de celui-ci (partie gauche sur l'image) est en réfection (nouvelles peintures). Ici, il n’est pas interdit de repeindre d’anciennes fresques (même très anciennes) alors qu’en Europe, nous essayons plutôt de restaurer sans détruire.
Il est temps de reprendre notre route, retour sur le sentier ou nous croisons des vaches, toujours bien chargées.
J’arrive à un village. Celui-ci semble de loin dans un piteux état. Piqûre de rappel pour me souvenir qu’ici je suis dans l’un des endroits les plus pauvre du Népal, et sans doute l’un des plus pauvres du monde. Pas d’électricité, pas d’eau courante, même si l’accès à l’eau est possible. Pas de possibilité de soin, et de vivres qui manquent durant l’année.
En entrant dans le village, là encore, les enfants sont ravis de nous voir. Face à l'appareil photo, c'est le déchaînement !!
Les petits entraînent les grands, les grands entraînent les petits à faire les pitres. Tout le monde veut participer.
Je reprends la route. Il reste un long parcours jusqu’à notre point de bivouac. Un brin de pluie et de vent s'invitent vers le milieu de l'après midi. Je sors ma gore tex mais laisse ma cape de pluie dans le sac. Ce n'est pas encore l'averse, plutôt un crachin breton. Le rythme de marche s'accélère un peu cependant, pas trop envie de rester sous la mélasse ! La route est encore longue, peut être la première fois que je la trouve interminable. Sans doute l'effet pluie, car je n'aime pas trop marcher dans de telles conditions. J’arrive finalement au campement, terrain plat a proximité d’un torrent. Je file faire un brin de toilette malgré le vent et soleil absent. Pas trop le temps de s’éterniser ! Mais cela reste une vraie bénédiction pour se laver. Des averses éparses ne nous évitent pas durant la nuit.