(Jour 6- 04/09/08 - Départ de Simikot vers Dharapuri)
Je suis réveillé à 5h30 par un transistor qui diffuse de la musique indienne. J’ai plutôt bien dormis malgré la taille de la tente (je tiens juste en diagonale). Le matelas gonflable que j'ai apporté fournit un petit gain de confort supplémentaire appréciable. A 6h30, je suis complètement réveillé par le chant d’un coq tout proche.
Avant de partir pour trois semaines de randonnée, un petit mot sur mon parcours au sein des Himalayas oubliés. Le parcours commence et se termine à Simikot, ville où je me trouve en ce moment. Le trek suit dans un premier temps la vallée de la rivière Karnali pour remonter jusqu'à la frontière sino-népalaise (en fait tibeto-népalaise), puis suit la vallée de Limi vers l'Est avant de revenir sur la vallée de la rivière Karnali par le biais d’une troisième vallée. Pour plus d'informations sur le chemin emprunté, vous pouvez télécharger le parcours que j'ai tracé sur google earth. Pour cela vous devez télécharger l’application gratuite google earth. , puis en téléchargeant le fichier du parcours trek_hidden_himalayas.kmz J'ai indiqué d’une part les différentes étapes en vert, chaque trajet journalier étant indiqué, et d’autres part les étapes du soir (je n'ai pas indiqué les étapes du midi) indiquées par des repères jaunes. J’espère que par ce bien il vous sera plus facile de voir le chemin que j’ai parcouru durant mon périple.
Il est temps maintenant de partir. Aujourd'hui première étape qui doit nous mener de Simikot à Dharapuri. La marche commence par remonter le village de Simikot puis par une montée qui nous permet de voir la ville dans son ensemble. Un avion de la Royal Nepal Airline décolle a ce moment précis. Dès les premiers pas, je croise un nombre important de porteur. Le chemin emprunté est une voie d'échange importante pour la région - si ce n'est la principale et unique - et ce jusqu'a la frontière avec le tibet.
Les porteurs au Népal transportent des marchandises aussi lourdes qu'encombrantes et ce pendant des jours et sur des distances hallucinantes. Et souvent deux fois plus vite que n'importe quel marcheur européen... ! Une prouesse plus que remarquable.
Alors que je ne porte pas mes affaires (mon gros sac est porté par une mule), excepté un sac pour la journée, le guide népalais en chef lui porte tout son équipement sur le dos sans doute pour des considérations économiques.
Je croise encore des gamins malgré l'éloignement de la ville (éloignement des écoles, mais tous les gamins ne sont pas scolarisés). Au premier contact, disons que l'échange est plus que froid.... J'essaye alors le coup de miroir de l'objectif puis de montrer leur bouille aux gamins mais rien ne bouge sur les visages de ces gamins. Je fais choux blanc.
Mais bientôt, quelques sourires de ma part plus tard, tout le monde se détend, et les sourires réapparaissent sur les visages des gosses ! Et à ce moment les gamins essayent de se planquer maladroitement les uns derrières les autres.
Dans les rencontres avec les autochtones, il est rare de voir en même temps des hommes et des femmes. Séparation de travail sans doute. Séparation d’occupation durant la journée. Ici des femmes que je croise et qui vont à Simikot. La plupart ont des colliers multicolores et des anneaux dans le nez (parfois pour des raisons 'medicales' plus ou moins vraies). Comme quoi la mode du piercing en occident n’est pas quelque chose de si moderne que cela.
Au niveau du col, rencontre avec un groupe d’hommes. Il semble que cela soit la pause des marcheurs, ou la pause de la journée. Ils ne transportent rien, je ne sais pas s’ils ont une activité particulière à proximité, et je ne sais pas ce qu’ils font ici.
Après une courte montée, le chemin redescend vers la rivière Karnali. Grosse descente, les genoux sont mise à rude épreuve. La chaleur s'amplifie. En tentant de penser à autre chose, je me vautre dans un buisson d'orties ! Le bras gauche en prend pour son grade. Picotements virulents me prennent tout le bras et vont durer presque toute la journée. Durant la descente, nous croisons quelques villages typiques des environs avec des maisons aux toits plats.
Le chemin longe ensuite la rivière pendant un long moment avec alternance de petites montées et descentes. Nous arrivons finalement dans un petit village, Dharapuri ou les tentes sont installées sur un carré d'herbe à proximité du chemin. Un tuyau délivre de l'eau pour les besoins personnels (eau à rendre potable et toilette de chat). Je parcours les environs. Un pont suspendu en fer permet de franchir la rivière, c’est le chemin que j’emprunterais demain. Pour l’instant, les chèvres sont plutôt très réticentes à passer ce genre d'obstacle. Le berger a du s'y reprendre à plusieurs fois pour arriver à faire passer son troupeau.
Parfois les rencontres sont étranges. Là, c'est une famille qui voyant que je possédais un appareil photo voulait juste que je leur tire le portrait. Etrange. La photographie aurait-elle des vertus particulières ? Je m'exécute avec plaisir, même si du point de vue photographique, le cliché fait un peu 'posé' !
Le camp ou nous sommes installés appartient à une famille qui habite dans une baraque sommaire à proximité. La famille est composée de trois filles et d'un garçon. Un peu timides au début, les enfants se sont vite lâchés par la suite... !
Les gamins s'amusent avec les affaires qu'ils trouvent. Ils sont très joueurs de tout. Bref presque comme tous les gamins du monde après dissipation de leur timidité même si je l'avoue ceux ci me semblent plutôt très débrouillards pour leur âge. Petite plaisanterie autour d'un cahier :
Même si cette gamine ne parle pas français, et non plus népali mais un dialecte népalais local, elle s'amuse avec ce petit livre sur la langue du Népal.
Elle s'émerveille de tout, joue avec tout le monde, rigole a foison ! Une gamine très éveillée.
Et pour finir la journée, il y a même eu la séquence musique par l'intermédiaire d'un baladeur mp3 et d'un casque. Sans doute la première fois que leurs oreilles ont entendus de la musique française. Apparemment tout le monde a bien aimé ! Le gamin et sa sœur sont restés longtemps à écouter cette musique venue d'ailleurs.
Rapidement la nuit s'invite (vers 19heures) et après le diner comme il est de mise, jre retourne dans ma tente pour la nuit.