Voyage à Madagascar
(Jour 13- Antsirabe - Miandrivazo - Sur la Tsiribihina)

Départ ultra-matinal ce matin (4h30 si je me souviens bien) pour Miandrivazo. En effet, nous devons rejoindre cette ville à l'Ouest pour 8h du matin environ et nous avons 3h30 de route à faire. C'est donc à bord d'une 405 dans un état tout relatif que nous prenons la route,... de nuit. Etrangement même si le soleil n'est pas encore levé, nous croisons, doublons déja à cette heure matinale, des marcheurs, des carioles de zébu. La prudence sur la route est de mise, en espérant que notre chauffeur n'abuse pas de la boisson pour tenir le coup... ! Peu avant le lever du soleil, nous prenons le temps d'un halte pour prendre quelques clichés de la nature qui s'éveille peu à peu.

Nous arrivons finalement à bon port sans trop de difficulté, et profitons d'un bon petit déjeuner. Nous partons ensuite dans la ville pour les démarches usuelles liées à notre périple. En effet, Miandravizo est LA ville de départ pour les aventuriers (le mot est un peu fort je le concède) qui veulent descendre le fleuve Tsiribihina, et nous devons nous plier à quelques formalités administratives (déclaration de passage avec nom du guide et des piroguiers). Pour cela, une petite visite (éclair) du centre ville (de la mairie et du poste de police) s'impose.

Nous prenons alors la direction de l'embarcadère, et pour la 1ere fois la rivière Tsiribihina se dévoile à mes yeux. Voila donc notre terrain de jeu pour les prochains jours ! Le fleuve est a cet endroit relativement large. Moi qui m'attendait à une rivière plus tumultueuse et plus escarpée... Elle parait très facilement navigable, peu de risée et un modeste courant.

Mais le gros de l'activité pour l'instant se déroule encore sur la terre ferme. Notre guide et son équipe transvasent le matériel, la nourriture, l'eau, les sacs sur les pirogues. Repartition de la charge est le maître mot de la répartition des différents sacs, caisses, bouteilles a emporter. Bien sur, les passagers (ou rameurs ;) ) prennent place également pour vérifier la stabilité de chaque pirogue. Après quelques hésitations, il est grand temps d'embarquer. Notre aventure maritime à Madagascar ne fait que commencer !

Force est de constater après quelques minutes sur l'eau, que l'équilibre de la pirogue me semble bien précaire. 6 personnes à bord, les sacs, les vivres, le matériel, et la pirogue s'est considérablement enfoncée dans l'eau. Certes gage de stabilité, mais une petite inclinaison de trop suffirait à nous faire boire la tasse... :) Néanmoins, la bonne vitesse que donne notre piroguier à l'embarcation rajoute un petit chouillas à la sensation de stabilité de l'engin. Aidé par le courant, nous filons maintenant à bonne allure sur le fleuve.

Les berges que nous longeons après notre départ, montre l'érosion qu'elles subissent lorsque le fleuve est en crue (à la période des pluies). Le niveau du fleuve est parait-il jusqu'a 3m au dessus du niveau actuel. D'ailleurs durant cette période, le fleuve est jugé non navigable, en tout cas surement pour nos frêles embarcations du jour. Les barges du fait de leur hauteur nous masque parfois l'horizon, mais il y a bien de la vie aux abords du fleuve !

En cette période de calme, la navigation sur le fleuve est relativement importante. Principalement composée de pirogues similaires à celle que nous utilisons, toutes sortes de marchandises sont transportées par ce mode de locomotion. Ici pas de voile (le vent manque durant une grande partie de la journée), la propulsion est assurée par une tige que le piroguier plonge jusqu'au fond pour pousser son embarcation. Quand le fond est trop profond, ou lorsqu'il est a contre courant, il utilise plus volontier une rame. Dans des gestes lents, simples et précis, la vitesse de la pirogue est cependant loin d'être négligeable.

Ici bien sûr, c'est l'Afrique. Avec le mélange de soleil et d'eau, vous avez la un mélange explosif pour ma peau blanche et relativement intolérante aux coups de soleil. Protégé d'une casquette, de tonnes de crème et même parfois d'un foulard me protégeant entierement du soleil, j'envie ses femmes qui ont l'arme parfaite en ces lieux pour se protéger des rayons solaires.

En nous approchant d'une berge, nons constatons qu'un animal -maintenant presque familier- nous regarde de ses yeux globuleux. En effet, un énorme caméléon se promène sur une branche et notre guide s'amuse à le faire monter sur une branche pour que nous puissons l'admirer de plus près.

A coups de rame, dans un rythme régulier, puissant et efficace, nous descendons la Tsiribihina. Pendant ce temps, chacun vaquge a ses occupations. Certains arrivent à dormir, à lire, je reste un peu focaliser sur les balancements de la pirogue qui me maintiennent en permanance en éveil. La journée arrive bientôt à son terme, le soleil se rapprochant largement de l'horizon. A ce moment de la journée, les différences de température entre fleuve et terre engendre un fort vent qui remonte la rivière. Cet événement climatique a pour effet de nous ralentir (nos piroguiers luttent contre le vent) et d'engendrer un clapot conséquent, qui parfois n'hésite pas à prendre d'assault les pirogues !

Heureusement, au moment ou le soleil disparait derrière une colline avoisinante, nous faisons halte sur un plateau sabloneux. 1er campement de notre aventure sur le fleuve. Mais la montée de la tente sera pour un peu plus tard lorsque le vent furieux qui s'est levé limitera la présence de sable dans l'air.

Dans notre pirogue, outre les 4 touristes que nous étions, se trouvait donc notre piroguier (photo du haut avec notre pirogue pour ce périple) accompagné d'un gamin (impossible de savoir si il était parent avec l'un des membres de l'équipe qui nous accompagnait). Le gamin ne réchignait pas à la tâche et s'amusait dès qu'il le pouvait avec un autre jeune de l'équipe, le tout dans plus que de la bonne humeur !

Le soleil disparait maintenant rapidement à l'horizon, le vente se calme, nous montons les tentes. Le repas vient, le sommeil aussi. Il est temps de se refugier au chaud !

lien vers le jour 14