(Jour 14- Sur la Tsiribinha)
Le soleil est déja bien présent dans le ciel lorsque nous nous reveillons. Les gamins qui nous ont accompagné durant le repas d'hier soir sont semble-t-il revenu et font la chasse à la bouteille d'eau vide. Celle-ci servirait de récipient, pour jouer, pour faire de la musique. Durant mon voyage à Madagascar, je me suis d'ailleurs rendu compte (ici mais également durant notre voyage en train vers Manakara) qu'une simple bouteille d'eau pouvait avoir de la valeur aux yeux de habitants, signe malheureusement de la prauvreté présente sur l'île.
Nous reprenons nos pirogues et continuons notre descente vers la mer. Dans ma pirogue au fleur de l'eau, je croise parfois des pirogues qui me semblent toujours proche de sombrer tant elle sont remplies et que la partie emergé parait faible. Mais comme un iceberg (tout est relatif cependant) ces frêles embarcation tiennent bien le cap !
Même les gamins dès leur plus jeune âge apprennent le maniement de ce moyen de locomotion et de transport. Ce qu'il y a de plus étonnant et de considérer que la pirogue est réalisée d'un seul tenant (dans un seul tronc d'arbre !). Résultat impressionnant au final, notamment sur la vitesse que peut acquérir de tels engins.
Après quelques longues heures de rame (pour certains) de farniente (pour d'autres), et de lutte contre l'équilibre précaire de ces bateaux (pour moi), nous arrivons à une petite crique ou nous faisons halte pour le déjeuner. D'autres pirogues sont également la, que de touristes finalement ;) !
Nous nous enfonçons quelques minutes dans la forêt environnante et tombons sur une véritable havre de paix. Tout d'abord une petite piscine nous acceuille avec son eau limpide (et son sol ultra glissant !). Pas d'hésitation, nous voila dans l'eau ! Le fond de la piscine n'est guère profond mais juste de quoi pouvoir se baigner entièrement. Un brin de fraîcheur bienvenu !
Mais le clou du spectacle est à venir, avec cette superbe cascade avec douche à volonté ! La masse d'eau peu importante à cette époque sèche tombe cependant avec force sur les épaules des volontaires pour une bonne douche. Est-ce cela le paradis ? Nous restons la de longues minutes, partant, revenant, et gouttant avec plaisir avec cette eau tombant littéralement du ciel.
Nous revenons vers les berges du fleuve. Après quelques minutes, un bruit lointain se fait attendre, puis se rapproche, se rapproche. Arrive alors vieux raffiot qui commence sa manoeuvre d'accostage. Ici pas de quai ou d'embarcadère, néanmoins le tirant d'eau faible du navire permet d'approcher très près de la rive.
Le bateau accoste finalement dans d'importantes effleuves de gasoil couronnées du vacarme d'un moteur à piston vieux de 50 ans d'âge. En débarque deux touristes qui filent sans plus attendre vers la cascade. Mais si vous avez bien remarqué, il y aura finalement deux bateaux qui se croiseront à proximité, l'un remontant le fleuve sans s'arrêter, l'autre déscendant et s'arrêtant à proximité !
Nous voila repartit. Le fond du fleuve parait par endroit plus important. Néanmoins, l'eau est très sableuse. Par moment je risque un doigt, un main dans l'eau, tentant de prendre un peu de fraîcheur au fleuve, et en espérant que le monstre des profondeurs ne jaillisse pas à ce moment précis ! Mais évidemment rien de tel en ces lieux. La journée est bien entamé, flirt avec la soirée, la luminosité décroit, propice à de belles couleurs (et de belles photos), mélange de l'eau, du vert des rizieres, de la brousse couleur paille.
Le spectacle offert est de toute beauté, la nature de madagascar a son paroxisme ! Nous traversons ce paradis dans un léger bruissement réalisé par la pirogue qui fend l'eau. Un gout de paradis...
Nous filons sur le fleuve, le soleil peu à peu décline à l'horizon. Nous nous arrétons sur une bande de sable pour installer le campement. Le temps d'installer les tentes et le soleil disparait à l'horizon.