(Jour 4- Fiana - visite du parc de Ranomafana)
Départ matinal pour aller à la gare, le départ du train étant prévu à 7h30. En arrivant, une pancarte nous indique que le train ne partira pas au mieux avant midi. Nos plans de la journée sont complètement à revoir... ! Dans la gare nous faisons connaissance avec deux touristes suisses qui rencontrent le même problème que nous. Nous faisons aussi d'Alain, un local, qui nous propose soit de faire le voyage à Manakara en voiture soit de nous servir de chauffeur jusqu'au parc de Ranomafana situé à quelques kilomètres de la. Nous choisissons la deuxième solution, un peu de marche et de verdure nous fera le plus grand bien. Nous lui donnons rdv à l'hôtel et nous partons à bord de sa 405 (qui est dans un bon état au regard des autres voitures du coin). Alain a la particularité (mais qui s'avérera une généralité) d'éteindre son moteur à chaque petite descente afin d'économiser au maximum l'essence, chère (même niveau qu'en France) pour le niveau de l'île.
Après quelques dizaines de minutes de voiture, nous arrivons aux portes du parc de Ranomafana. Nous prenons un guide (obligatoire pour tous les parcs de mada) qui nous guidera et nous donnera quelques explications sur faune et flore du parc. Nous entamons alors notre marche dans le parc. Dès l'entrée du parc, nous tombons sur un caméléon. L'île de madagascar concentre presque la moitié des espèces de caméléon présentent sur le globe avec certaines espèces endémiques. Animal descendant direct des monstres préhistoriques, celui-ci se montre plutôt placide à notre vue.
Le parcours que nous allons faire (une boucle) nécessite 4h de marche avec quelques montées jusqu'à un point de vue. Il est même possible de visiter le parc la nuit tombée afin de voir des espèces nocturnes (espèces de lémuriens et leur prédateur, le fossard).
Le parc de Ranamofana est un parc de type 'humide' avec une forêt dense proche d'une forêt presque tropicale. Brouillard et pluie sont fréquents à cet endroit. Nous tombons naturellement sur des plantes un peu hors norme. Ces fougères géantes tentent de monter le plus haut possible pour arriver à capter les rayons du soleil.
Nous poursuivons notre chemin et par moment, la nature nous rappelle que nous sommes sûrement pas les seuls dans cette forêt humide. Des hôtes ont pris place un peu partout et notamment dans les arbres au dessus de nous.
Mais la star animal de ce pays, ce ne sont pas les araignées, mais plutôt les lémuriens. L'île rouge -surnom de Madagascar- compte en effet une trentaine d'espèces de lémuriens qui sont présentes uniquement sur cette île et nulle part ailleurs dans le monde, hormis sur les Comorres (deux espèces récemment introduites). Les lémuriens que nous avons vu sont des lémuriens noirs. Dans le parc, certaines membres sont 'fichés' pour assurer leur traçabilité et comprendre leur mode de vie. L'animal pris en photo dispose en effet d'un transmetteur qui permet aux chercheurs d'épier ses faits et gestes. Ce spécimen est en fait habitué à voir des humains et ne paraît pas vraiment effrayé lorsque nous nous approchons. Il essaye de trouver de la nourriture en fouinant dans l'écorce des arbres. Les lémuriens sont les maîtres des arbres de Madagascar. En effet, il n'existe pas de singes à Mada, et les lémuriens ont tout loisir de profiter des arbres comme ils veulent.
Dans la forêt outre les animaux, il n'est pas rare de tomber sur des espèces interessantes, comme par exemple de la vanille sauvage, ou comme du café... bleu (habituellement le café est plutôt rouge il me semble.
Nous restons à observer ces curieux animaux de longues minutes. Nous repartons et après quelques minutes de marche, nous arrivons à une série de tombes. D'après notre guide, ce lieu est toujours un lieu de recueillement pour les familles des défunts. Les lieux ici qu'ils convient de ne pas profaner ne sont pas interdis (fady) de photographie alors que c'est parfois le cas pour les tombes à Madagascar. Nous verrons dans la suite de notre voyage que de nombreux interdits existent à Madagascar.
Les lémuriens sont nombreux au sein du parc. La plupart des animaux que nous allons voir sont bien sûr des animaux diurnes. Cependant il existe des lémuriens nocturnes qui resteront invisibles durant notre périple en pleine journée. Enfin, ces animaux nocturnes sont presque invisibles... En effet, dans un petit trou d'arbre se cache une espèce de lémurien nocturne que nous aurons la chance d'apercevoir. Apeuré, craintif, il ne manifestera guère, ouvrant juste légèrement les yeux. Il restera caché durant notre visite, certainement un peu dérangeante quand même à cet heure de la journée. Les lémuriens n'ont guère de prédateurs dans la fôret, excepté les fossas, sorte de renard avec une longue queue.
La fôret tropicale est un lieu ou les luttes sont incessantes, entre proiess et prédateurs, entre différents habitants de ces lieux. Ici, c'est un arbre qui a été pris pour tuteur par une liane jusqu'au point ou la liane a modifié complètement l'apparence du tronc de ce dernier.
Le parc que nous visitons à la particularité comme je l'ai déja mentionné d'être visitable également la nuit, ce qui est rare pour un parc, rare pour un parc malgache aussi ! Il est alors possible de voir à la nuit tombée (vers 18h à Madagascar) mais également d'autres types de bestioles comme leurs prédateurs les foussas. Le réglement durant ces visites nocturnes se révèle stricte notamment sur les prises de photos.
L'heure de midi arrivant, nous nous arrêtons quelques minutes à un point de vue. A proximité de la bâtisse qui sert d'abri, nous faisons connaissance avec d'autres petites habitants du parc, les geckos. Ces animaux que vous pouvez trouver dans nombre d'endroits sur terre prennent de belles couleurs vertes et bleues. Durant notre pause déjeuner, nous avons assisté à un ballet continu de ces bestioles sur la table ou nous étions. Les geckos se révèlent peu farouches et n'hésitent pas à se rapprocher pour voler quelques miettes de nourriture. Néanmoins, ils disposent d'une vitesse de déplacement impressionnante qui leur permet de fuire un danger très rapidement.
Les geckos se révèlent peu farouches et n'hésitent pas à se rapprocher pour voler quelques miettes de nourriture. Néanmoins, ils disposent d'une vitesse de déplacement impressionnante qui leur permet de fuire un danger très rapidement.
Nous continuons notre marche dans le parc, et nous voyons d'autres lémuriens, un peu plus sauvages ceux-la. Ils sont plus blanc crème. Ces petites bêtes ont des attitudes proches des hommes avec utilisation des jambes pour marcher et utilisation des mains pour manger ou tenir des objets. Rien de plus naturel finalement, le singe et le lémurien sont de proche cousin, et l'homme et le singe semble-t-il également !
Les arbres sont le lieu de prédilection des lémuriens pour dormir, manger, s'amuser, regarder, épier, se déplacer, faire la sieste.
En cette période de saison sèche, la végétatation reste un peu cachée, les fruits les plus présents à cette époque de l'année sont les bananes et les ananas.
Nous sortons de parc et entamons notre retour vers Fianarantsoa. La région de Fiana fait partie de la region dite des 'terres hautes'. L'altitude de cette région est relativement modeste (vers 1500m). Dans cette région, l'habitat est facilement reconnaissable avec des maisons en terre. Ces maisons ont la particularité d'être relativement hautes et étroites.
Et bien sûr les moyens de transport locaux, les fameux taxi-brousse sont présents en nombre. Ce moyen de transport a sa devise (enfin ma devise) : cela part quand ça veux, cela arrive quand ça peut ! La plupart des taxi-brousses ressemblent à ce type de voiture, une sorte de mini-bus, ou jusqu'à 20 personnes s'entassent, avec parfois quelques animaux (poules notamment !). Mais bien pratique et pas cher au final !
Durant notre périple jusqu'à Fiana et d'ailleurs depuis Tana, il n'est pas rare de trouver des fabriques de brique. La brique est l'élément essentiel pour la construction des maisons dans la région.
Afin de cuire les briques dans le but de les solidifier, de grands fours géants sont érigés le long des routes. Des feux sont alors allumés, et généralement une forte fumée envahis la région signifiant le début de la cuisson.
Nous retournons vers Fiana et décidons de visiter un peu la ville et notamment le laboratoire de Pierrot Men, situé à l'entrée de la ville. P. Men est un photographe réputé qui fait de beaux clichés de Madagascar notamment en noir et blanc. Certains de ses clichés sont visibles à l'adresse suivante. Dans cette boutique vous pourrez acheter des cartes postales, mais aussi des reproductions en photo de ses oeuvres.
Le magasin possède un équipement sophistiqué avec ordinateur et écran de grande taille, qui vu le niveau de vie des Malgaches surprends un peu. Si vous avez besoin d'équipement (piles, carte mémoire) pour votre voyage c'est d'un des seuls magasins qui vend se type d'article.
Si vous osez rentrer dans l'arrière de la boutique, il est possible d'aller jeter un coup d'oeil aux laboratoires du magasin. Mais pas de Pierrot Men visible ce jour là ! Le laboratoire dispose d'imprimantes couleurs, de tireuses, mais aussi d'un stock de photo (poster) qu'il est possible d'acheter.
Nous continuons notre visite de la ville, avec ses boutiques, ses artisans, et parfois ses ateliers. Je tombe sur un atelier qui travaille le bois. Je reste à l'entrée et un ouvrier me fait un signe de la main que je ne resiste pas de coucher sur mon capteur numérique.
Nous poursuivons notre marche dans la ville en abandonnant sa partie basse pour monter dans les hauteurs. Nous passons devant un cinéma. Les films projetés sont un peu anciens, avec à l'affiche un film ayant un drôle de nom et n drôle de sujet. Je n'ai jamais vu à l'affiche ce film en France mais qui sait, j'ai peut être manquer ce chef d'oeuvre.
Nous remontons vers les hauteurs de la ville, et afin de voir la ville de haut, prenons un chemin...ardu, appelé 'montée mort-homme', il faut dire que les escaliers sont particulièrement raides !
Mais l'effort bref de la montée vaut le coup. Nous arrivons au sommet de la montée 'mort'-homme' alors que le soleil se couche. Nous profitons alors d'un beau point de vue sur la ville haute et sa cathédrale, illuminée par le soleil couchant.
La vue sur la ville basse est également bien que plus classique. Point remarquable, la vue sur la rue des banques (juste à droite de l'arbre) et la rue descendant vers la ville basse (à gauche).
Même si la nuit commence à poindre, nous décidons quand même d'aller voir la cathédrale de plus prêt. A proximité de celle-ci nous sommes assaillis pas une horde de gamin qui commence à nous questionner. D'ou viens-tu ? De quelle ville ? Nous échangeons quelques mots avec plaisir. Les discussions tournent cependant vite vers des demandes de leur offrir des cahiers pour leur scolarité qui va bientôt débuter. Le prix des fournitures scolaires est en effet très prohibitifs à Madagascar. Ne pouvant payer des cahiers à tout le monde, je me resouds à en acheter que pour trois d'entre eux. La nuit a complètement enveloppé la ville, il est temps de rentrer vers notre hotel.