Voyage en Inde
(Jour 8- 03/02/08 - Varanasi)

Réveil très tardif, mais ce sont les vacances ! Je flâne au lit pas trop envie de bouger. L'estomac me tire du lit et nous allons prendre notre petit déjeuner sur la terrasse, lieu qui devient très prisé par son calme, sa vue, sa nourriture. Dommage qu'en cette période, une certaine fraîcheur persiste le matin et en soirée. Polaire de rigueur ! Petite visite sur internet pour le logement à New Delhi : pas d'avancée tout est complet.

Nous partons sur les ghats, direction vers le sud de la ville. Ce matin, il pleut. Quelques gouttes s'écrasent sur le sol poussiéreux. Que de pluie depuis notre arrivée en Inde ! Dire que c'est la saison sèche... encore un dérèglement de mère nature. Heureusement ici la pluie est éparse et de courte durée, rien de gênant et de comparable aux déluges rencontrés à Calcutta !

Le spectacle des ghats devient peu à peu répétitifs, presque monotone. La dimension religieuse des sites n'est que peu présente. En tout cas, même si j'ai du respect et me sent un peu gêné devant les crémations, la spiritualité des lieux me semble largement absente. Nous arrivons à un autre ghat de crémation, au loin.

ghat cremation

Fumée, odeur pestilentielle. Nous continuons plus avant pour tomber sur quelques pêcheurs qui réparent leur filet et les font sécher sur les marches. Apparemment il y a -encore- des poissons dans le Gange malgré la pollution extrême. Des jeunes jouent au cricket dans cet endroit exigu.

cricket ghat

Nous décidons de faire demi-tour. A ce moment la, nous tombons sur un veau porté par un homme. Celui-ci ira jusqu'au bord du Gange pour jeter l'animal mort dans le fleuve. Gange poubelle de l'Inde, mais immense dimension religieuse. Pure et impure eau, tout le symbole de l'Inde moderne qui a du mal à conjuguer pratique religieuse et ultra boom démographique. Pourtant jour après jour, force est de constater que les indiens vivent (ou tentent de vivre) et que l'Inde avance malgré les disparités croissantes entre les individus.

Retour à la guest house, havre de paix dans ces lieux parfois difficilement supportable. Ce retour fait du bien, la ville commence à me sortir par la tête. Envie de plage, de sable fin, de mer, de silence. Fuite vers l'irréel, alors que le quotidien réel d'un milliard d'habitant est devant mes yeux. Vies différentes, destinées différentes, diable que la vie de tous les jours ici doit être infernale.

Je dois repartir sur les ghats pour aller chercher mes chemises achetées la veille. Je n'ai pas trop envie de ressortir. J'y pars sans trop de conviction. Ma marche est rapide. Arrêt pour regarder de nouveau pendant quelques secondes des joueurs de crickets sur un ghat. Ils arrivent à jouer n'importe où, très impressionnant ! J'arrive finalement à la boutique de tissus un peu essoufflé. Je sens que je suis un peu dans la fuite en cet instant. Le magasin a des clients, je retrouve le même capharnaüm de la veille. Je discute quelques minutes avec une canadienne qui hésite devant les produits. J'attends le tailleur qui doit m'apporter mes chemises. Celui-ci arrive finalement, j'essaye les deux chemises. Elles sont à ma taille, me semblent bien ! Je me rends compte que je suis très content de cet achat, moi qui n'achète que très peu de choses durant mes voyages. La question est de savoir si j'arriverai à les porter en France ! J'espère que oui, à moi de trouver un ensemble cohérent !

Je reviens rapidement à la guest house. La nuit tombe vite. Nous nous restaurons rapidement malgré l'heure. La cérémonie au Gange début au loin. J'aimerai bien y aller pour vivre cette expérience de l'intérieur, mais je n'ai plus envie de sortir... Regrets à posteriori !

Retour dans la salle internet. Discussion avec des nantais (il y a pleins de français en Inde !) qui passent quatre mois en Inde avec leur petit garçon. La dame nous indique que vers le nord vers le pont qui enjambe le Gange, une tout autre vie apparaît. D'avantage de pauvreté, la 'vrai' vie indienne de Varanasi, loin des l'agitation causée par les touristes. Quelques mots sur ce fameux pont. Nous sommes arrivés en train par celui-ci, et à chaque fois qu'un train traverse le fleuve, toute la vallée se remplit d'un immense brouhaha ponctué des sirènes annonçant l'approche du convoi. La vacarme notamment en plein milieu de la nuit est impressionnant. Je n'ose imaginer non plus le bruit à proximité immédiate du monstre d'acier. Ce pont a également la particularité d'avoir deux niveaux, l'un supérieur pour les voitures, l'autre inférieur pour les trains. Ils nous annoncent également que demain les bateaux qui transportent les touristes font grève, se plaignant des taxes imposées pour leur activité. Je profite du téléphone pour appeler un hôtel à New Delhi et effectue ma réservation. Un truc de moins à faire pour mieux profiter du voyage.

lien vers le jour 9