(Jour 1- 27/01/08 - Départ de Paris, direction Calcutta)
Nous partons de Paris - Aéroport de Roissy- en ce dimanche 27 janvier 2008. Vol de plus de 7 heures en direction de la capitale indienne. Nous arrivons à New Delhi. La nuit est largement tombée sur le sous-continent indien. Au travers du hublot, je vois la lumière blafarde des lampadaires. Ils tentent de distiller une maigre lumière à travers la brume qui s'abat presque en permanence en ces lieux. Le vol a été plutôt rapide, et ce à ma grande surprise. Je sors de l'avion, l'aéroport est en travaux, mais je le retrouve presque tel que je l'avais laissé il y a deux ans. Quelques bâches masquent les travaux en cours. Le passage à la douane est comme d'habitude un peu fastidieux (déjà un avant goût de l'Inde !), dans une chaleur inattendue des bâtiments. Nous reprenons nos bagages puis nous nous dirigeons pour prendre le bus qui doit nous conduire à l'aéroport national, afin de prendre notre vol pour Calcutta. J'espère ne pas revivre l'expérience d'il y a deux ans, ou ce fût un peu le stress pour arriver à prendre l'avion. Après quelques minutes et voyant d'autres passagers se diriger vers un bus, je prends l'initiative de demander si c'est le bus pour l'aéroport. Le préposé acquiesce dans un anglais que j'ai bien du mal à comprendre. Nous prenons place dans le bus qui est toujours dans un état déplorable. Après quelques minutes d'attente, le bus s'ébranle. Ouf, mon angoisse retombe largement. Certes pas une grande angoisse, le mot est un peu fort, mais tout de suite je me sens mieux et une petite faim assaille mes entrailles et je me régale de petits gâteaux au chocolat achetés à l'aéroport de Roissy ! Nous engloutissons avec grand plaisir ces petits encas. Nous arrivons à l'aéroport national et nous nous affalons sur des sièges en sky à l'intérieur de l'aéroport.
Malgré l'heure tardive (ou matinale !), il y a déjà quelques clients qui attendent les premiers vols. Les bancs se révèlent vite inconfortables, et une télévision dans le lointain diffuse un son strident presque insupportable. Il est 3h34 du matin, je prends une photo des lieux et du panneau qui affiche les vols en attentes. Finalement, les longues minutes passent peu à peu, entre dégustation de petits gâteaux, écoute d'un peu de musique, lecture des guides de voyage et tentative de dormir un peu.
A ce jeu, pas de vainqueur, pas de véritable nuit... Finalement il est temps d'enregistrer nos bagages, de passer la sécurité, et d'attendre notre vol. Celui-ci décolle à l'heure dite et nous voila filant vers Calcutta.
Nous arrivons à destination dans la fraîcheur matinale. Le vétuste aéroport n'a guère changé depuis deux ans, seules les colonnes centrales ont été repeintes aux couleurs d'une marque de téléphonie. Il n'y a pas de petits profits même ici ! Nous prenons nos bagages et faisons la queue pour les taxis pré-payés. Nous sortons finalement de l'aéroport pour monter dans notre taxi. Nous voilà plongés dans le chaos indien ! Le taxi nous amène à la guest house que nos amis indiens nous ont réservé. La guest house que nous avions trouvé il y a deux ans, n'était pas disponible et nous avons du changer de lieu pour les premières nuits. Durant le trajet, je retrouve la même misère, les détritus le long des routes, la diversité des personnes sur les routes. Quelques lieux, routes, avenues me sont familiers. La guest house où nous arrivons n'a pas le standing ni le charme de celle qu'il y a deux ans. Qu'importe pour l'instant, des lits nous attendent et je ne me fais pas prier pour tomber dans les bras de Morphée.
Quelques heures plus tard, il est temps de repartir vers l'appartement des parents du marié. En effet, dès aujourd'hui se déroule la cérémonie du mariage ! Un peu comme il y a deux ans, le taxi n'a aucune idée de l'endroit exact ou nous devons aller, mais une course avec des touristes à bord, qui payent (généralement) plutôt bien, cela ne se refuse pas... !
Nous arrivons finalement à l'appartement après avoir goûté aux joies des embouteillages locaux (bruit, fumée) ! La circulation indienne n'a rien à envier avec les embouteillages à Paris, je dirais même que nous avons bien de la chance d'avoir des voitures insonorisées et qui fument largement moins ! Les retrouvailles avec la famille sont chaleureuses, très chaleureuses. Presque 2 ans que je n'avais pas vue certaines personnes ! Les présentations continuent. Nous attendons quelques minutes que tout le monde se prépare. La conversation s'oriente bientôt du bébé que le couple (marié il y a deux ans) attend. La femme du futur marié n'est pas encore visible, elle se prépare dans un autre endroit.
Départ pour la cérémonie religieuse. Nous reprenons la voiture et tombons sur un méga embouteillage, rien n'avance, nous restons dans la voiture presqu'une heure pour parcourir une distance négligeable. Le temps passe, nous bavardons avec nos hôtes. Entre bruit et fumée.
La petite avenue que nous empruntons est l'un des seules vers le sud de Calcutta. En ce dimanche, certains centres commerciaux sont ouverts et proposent des belles opérations commerciales. Nombre d'indiens en cette fin de journée se sont précipités sur les bonnes affaires potentielles. Forcément la circulation pâtit de cet afflux de personnes.
Nous arrivons dans un complexe résidentiel. La cérémonie se déroule au rez-de-chaussée du lieu, dans plusieurs salles avoisinantes. Le cadre est moderne, propre, presque insolite pour une cérémonie de mariage. Il y a déjà pas mal de monde, je tente de m'infiltrer parmi toutes ces personnes. Mon camouflage n'est cependant -hélas- pas très efficace, et je détonne largement ! Mais cette année j'ai quand même mis une chemise pas trop ridicule ! Je passe à côté d'Amit et de Rimi les mariés d'il y a deux ans.
Dans une cour intérieure, des invités s'essayent à jouer au badminton. La faible lumière des lampadaires rend le jeu un peu difficile !
Pendant ce temps la, le marié Sanjoy se prépare. Il s'est maintenant installé sur le lieu de la cérémonie, et attends patiemment et avec une certaine appréhension le début de celle-ci.
Le marié est habillé en costume traditionnel. Le prêtre est là, et l'oncle de la marié également (sorte de témoin choisit par la mariée). Pour des raisons que j'ignore, ce n'est pas forcément le père (celui qui 'donne' la marié au marié) qui est choisi mais parfois une autre personne de confiance. La cérémonie commence maintenant, et pour l'instant seuls, le marié, le prêtre et le témoin participent.
Le lieu de la cérémonie, très classique une pièce blanche sans cachet, a cependant été largement décoré pour le mariage. Un tapis a été placé sous chaque participant, quelques fleurs et bougies embellissent les lieux.
Rituels, gestes, paroles ponctuent ce début de la cérémonie religieuse. Certains me semblent presque familiers, mais que je redécouvre avec plaisir dans ces lieux, avec des personnes différentes. Le marié reçoit (en l'absence de la mariée qui ne participe pas encore) les alliances et les portent à ses doigts. Sa nervosité se lit clairement sur son visage.
La mariée arrive après quelques minutes dans la salle ou se tient l'ensemble des protagonistes du mariage. Elle a le visage couvert, enfin plutôt caché derrière des feuilles. Elle a les mains maquillés au henné, ainsi que le veut la tradition.
Ainsi cachée, elle va faire le tour plusieurs fois du marié. Je n'avais pas vu telle tradition durant mon premier voyage en Inde. Apparemment, des variantes du mariage hindou existent, en fonction des régions et des rites en vigueur. La mariée est aussi a vêtue d'une façon traditionnelle, avec colliers, bracelets, coiffe. Elle a bien du mal à garder son calme !
Elle fait le tour de son mari ainsi, répétant le rituel plusieurs fois. Je suis aux premières loges, et facilement reconnaissable !
La mariée découvre alors son visage à son futur époux. Ils entament alors un jeu avec des colliers de fleurs, en tentant l'un après l'autre de passer un collier au cou de l'autre. Tout le monde s'amuse, acteurs, invités. Des rires fusent de toute part, devant l'hésitation, la retenue des mariés.
Pas de corvée de vaisselle ou de ménage pour la future mariée ;) qui a gagné le jeu en arrivant la première à passer le collier au cou de son futur mari ! Les mariés s'installent maintenant avec le prêtre et le témoin de la mariée dans l'autel aménagé. Les rituels continuent.
La mariée est bien présente, mais ne dit mots. La plupart des paroles sont prononcées par le marié, le témoin et le prêtre. La mariée n'est pas complètement passive et participe quand même aux quelques rituels.
Comme vous avez pu le voir, je prends bien sûr de nombreuses photos de l'événement. Ma réputation m'a précédé. Je suis connu de pas mal d'invités comme le "photographe", mon passage il y a deux ans à laissé des traces ! Malgré la lumière changeante et plutôt basse pour les performances de mon appareil photo, je mitraille largement.
Nous n'oublions pas de nous restaurer lors d'un break lors de la cérémonie. Presque 24h que nous n'avons pas vraiment mangé, avec le voyage en avion, et la sieste effectuée à la guest house. Riz, poisson (pas de poulet à Calcutta pour cause de grippe aviaire) sont au menu. Je ne me lance pas dans des tests de nourriture et me limite à ce que je reconnais!
La cérémonie se poursuit après ce bref break. La marié a mis sur sa tête son plus beau couvre chef !
S'agissant d'une cérémonie religieuse, bien sûr, le recueillement est présent en ces moments. Moment d'émotion et de calme mélangés, les deux mariées à l'unisson.
La cérémonie religieuse tire à sa fin. Ultime rituel, ultime recueillement. Le prête dépose une fleur sur le front de la mariée.
La cérémonie religieuse est maintenant terminée, mais la soirée n'est pas encore finie. Certains convives vont manger, d'autres sont à l'écart pour méditer de la situation actuelle...
Les mariés et leur famille sont en pleine séance photo un peu à l'écart. Tout le monde a le sourire. C'est jour de fête à Calcutta.
Vers minuit, nous décidons de rentrer et les parents du marié nous mettent gentiment à disposition une voiture pour rentrer à la guest house (New Haven). Je m'écroule sur mon lit.