Jour 9 - Safari dans le parc de Tarangire
Changement de situation pour cette deuxième partie de mon voyage en Tanzanie. Pendant quelques jours, je vais à la découverte des animaux dans les parcs de Tarangie, Manyara et Ngorongoro.
Départ de loasis lodge ce matin, à 8h30. Nous faisons un détour vers les bureaux de notre voyagiste, et dans la ville d'Arusha pour acheter de l'eau pour ces quelques jours vu que nous allons faire du camping. Nous prenons ensuite la route en 4x4 vers le sud-ouest en direction du parc de Tarangire.
Avant cela, nous débarquons tout notre matériel à notre camping (paradise camp situé un peu en dehors du parc). Cette opération nous permet de libérer le toit, de l'ouvrir (c'est prévu) et de passer la tête pour regarder les animaux. Il est en effet interdit (ou alors à vos risques et périls) de se promener à pied dans les parcs. Nous arrivons dans le parc alors que la journée est bien avancée.
Nous entrons alors dans l'antre des animaux. Le parc fait a environ 2600km2, et a été crée en 1970. Le nom du parc vient de la rivière Tarangire qui la traverse et qui pour les animaux à la recherche d'eau et de pâturage, est un lieu de prédilection. Durant la saison sèche, c'est un point de convergence pour nombre d'animaux, proies et prédateurs s'y mêlent alors. Le parc s'étend principalement vers le sud en suivant la rivière :
La visite commence alors et tel un gamin, je passe à ma tête à travers le toit pour admirer le paysage qui m'entoure. Celui-ci est jaune, la plupart des plantes sont assoiffées. Je me dis qu'il n'y a pas âme qui vive dans ce désert, et surtout à cette heure ci (il est environ 11h quand nous entrons dans le parc, pas vraiment la bonne heure pour admirer les animaux sauvages...). Soudain, l'avalanche d'animaux commence ! Le premier animal que je découvre est un zèbre seul qui se tient sous un arbre pour récupérer un peu de fraîcheur. Il a l'air planté la, sans trop quoi faire, peut être perdu, et éloigné de son troupeau habituel. Il est songeur dans une position caractéristique des équidés.
Nous continuons notre route. Quelques minutes plus tard, je constate un attroupement de quelques voitures. Les voitures, comme les mouches autour d'un pot de miel, sont attirées par quelque chose dans les herbes. Malheureusement, les potentiels animaux sont loin, et bien cachés du regard des observateurs. Prendre des photos est hasardeux. Je regrette de ne pas avoir pris mon reflex + zoom 200mm + extender, ce qui m'aurait fait un beau 448mm ! Malheureusement, j'ai du faire un choix entre la portabilité, l'autonomie pour le kili et la qualité des zooms pour le safari. C'est donc le choix de la portabilité que j'ai fait. Je me voyais mal avec 2.5kg voir 3kg d'appareils photos au sommet. Heureusement la luminosité est forte et donc pousser mon petit compact à fond ne pose pas de problème. J'arrive tant bien que mal à prendre les lionnes qui se redressent de temps en temps pour humer l'air. Je crois même qu'il y en une sur la droite qui me regarde d'un drôle d'air.
C'est assez impressionnant même de loin de voir pour la première fois ces bestioles. J'ai du respect, je suis sur leur territoire, je me sens tout petit devant ces forces de la nature. Notre promenade à pneus continue. Le parc de Tarangire contient nombres de zèbres qui vivent la plupart du temps (excepté mon solitaire juste au dessus) en troupeau.
C'est d'autant plus vrai qu'au fur et à mesure que nous nous rapprochons de la rivière, le nombre d'animaux devient de plus en plus important. Ils se regroupent autour de l'eau, et boivent tranquillement. Les zèbres a cette heure-ci n'ont pas à avoir peur des fauves, ils se reposent à l'ombre !
Nous arrivons après quelques dizaines de minutes de visite dans le parc (j'ai pris pendant ce temps des dizaines de photos que je vous épargne, je n'ai mis ici que les plus représentatives), à une aire aménagée pour prendre notre picnic (les aires d'autoroute le long de l'A6 sont cependant bien loin !). L'endroit surplombe complètement un des méandres du petit court d'eau. Je distingue nombres d'animaux à proximité du point d'eau. Le spectacle est saisissant. Je suis au coeur du parc, et les animaux sont dans leur domaine.
Après notre petite halte gastronomique, nous poursuivons notre périple. Nous tombons sur un troupeau de cobe defassa. Les femelles n'ont pas de corne alors que les mâles en disposent. Sur la photo suivante, vous distinguerez les femmes et l'unique mâle un peu en avant sur le droite.
Peu après nous tombons sur des antilopes isolées. Le parc contient en contient de nombreuses variétés. Ici, je rencontre un impala mâle dont les cornes sont caractéristiques.
Au détour d'un chemin, je rencontre l'un des big five, c'est à dire l'un des 5 grands animaux d'Afrique, ici l'éléphant. Ce n'est pas la 1ere fois que je vois un éléphant, je suis même monté dessus lors de mon voyage en Inde. Bien sûr, ici, les caractéristiques du pachyderme sont différentes. Je commence doucement et vous présente un bébé éléphant tanzanien :
Le tour continue et nous tombons sur une horde de babouins. Au loin, des cris stridents se font entendre. J'ai l'impression que des babouins sont attaqués par une quelconque bête sauvage, mais renseignements pris ils ne font que se chamailler. D'ailleurs, les autres babouins ne s'en font guère, ils se promènent et mangent tranquillement.
Je tombe bientôt sur une autre espèce d'antilope qui semble tout droit sortit d'un film animé. Il s'agit de l'antilope la plus petit au monde, appelée dik-dik (dit aussi DIK-DIK DE KIRK). L'animal adulte pèse guère plus de 10kg et fait 0.40m au garrot. Pourtant face aux fauves, il parait que cette petite bestiole a toute ses chances à la course.
Nous continuons notre périple, et je tombe sur une scène un peu cocasse. L'éléphant et la girafe sont des animaux qui apparemment n'aiment pas du tout les appareils photos, ou alors ils sont très timides et n'hésitent pas à se planquer dans la savane !
Comme je vous l'ai déjà dit, le zèbre peut parfois avoir des positions étranges. Ce fut encore le cas... Il a fallu que la voiture vienne vraiment à quelques mètres pour que le zèbre, dérangé, nous laisse passer. Je dois dire un mot à propos de la relation entre les animaux et les humains. Le parc ayant ouvert en 1970, cela fait maintenant quelques générations que les animaux et les humains se côtoient. De ce fait, les animaux n'ont pas peur des voitures. Ils s'écartent quand un 4x4 s'approche tout prêt, mais en roulant doucement et prudemment, il est tout à fait possible de voir des animaux à moins d'un mètre. Ce pose alors la question de la liberté de ces animaux (cela sera encore plus flagrant dans le cratère du ngorongoro). Les animaux n'ont pas peur des hommes dans ce parc, ce qui pour des animaux sauvages peut paraître, me paraît, un peu antinomique. Évidemment, lorsque je pose la question à notre guide de savoir si les parcs ont été crées pour les animaux ou pour les touristes, c'est la 1ere solution qu'il me donne. Je reste plus circonspect... Je vous présente enfin ce zèbre qui cela coule douce.
Au détour d'un bosquet, nous rencontrons une famille girafe. J'aime bien la girafe. Elle est grande, majestueuse, calme, tranquille, elle vaque a ses occupations, sans crainte du danger (pourtant le lion est son ennemi). Toute comparaison avec quelqu'un serait purement fortuit !
La petite famille se promène tranquillement, jouant à cache-cache avec nous, disparaissant derrière les arbres ou arbustes, réapparaissant un peu plus loin au soleil. Malgré leur 'tranquillité', la girafe se déplace relativement rapidement à la recherche de nouvelles pouces au sommet des arbres.
Dans le parc, nous rencontrons aussi parfois quelques oiseaux dont de tous petits spécimen venus picorer nos restes au moment du pique-nique. Ce qui surgit devant nous est un serpentaire. Il se nourrit de sauterelles, de tortues, de rongeurs, de serpents, de lézards et de petits vertébrés. Excellent marcheur, le serpentaire peut parcourir près de 25 km par jour dans la savane pour se nourrir. Il frappe ses proies d'un seul coup de pattes. Quand il attaque les serpents, il se sert de ses ailes comme d'un bouclier (info wikipedia).
Comme vous l'avez vu, l'herbe a cette époque est ultra-sèche vu qu'il n'a pas plu depuis 6 mois. Seuls les arbres (ici des acacias) avec leurs racines arrivent à puiser un peu d'eau en provenance de la terre profonde. J'aime bien ces contrastes de couleurs (malgré le manque de 1er plan sur cette photo).
Je crois que c'est à ce moment là que nous avons commencé à être attaqué par de grosses mouches (de la taille et la couleur des taons d'europe). Mais je ne m'en suis pas rendu compte tout de suite. J'utilisais ma main comme un chasse mouche, avec une efficacité toute relative. Elles partent, elles reviennent, envahissent l'habitacle, arrive à rentrer par les fenêtres, ressortent par le toit (ouvert). Après quelques minutes à jouer à cache-cache avec ces bestioles, je me souviens que j'avais pris de l'anti-moustique dans mon sac. Je sors donc le flacon et m'asperge... En un clin d'oeil les mouches disparurent... Je compris alors au même moment que ces bestioles étaient des mouches tsé-tsé...
Comment ne pas mentionner les parcs d'Afrique sans parler des gnous. Ils ne sont pas de la famille des zèbres mais des antilopes (bizarre hein !). Les gnous de Tanzanie sont des gnous bleus. Ahhh sans doute avez-vous des reportages télévisés sur ces étonnantes bêtes qui se déplacent en troupeau, à la queue-leu-leu pendant des kilomètres. Ici, ils sont plutôt statiques, et vous regardent du coin de l'oeil, peut être un peu méfiant.
Les gnous et les zèbres font souvent territoire commun mais ils est rare qu'ils marchent ensemble (le gnou aime bien la file indienne pour se déplacer, le zèbre un peu moins, il le fait plutôt à l'arrêt...).
A la fin de la journée, l'ensemble des animaux se donne rendez-vous aux points d'eau. Alors commence une longue marche pour tous vers ces lieux pleins de vie.
Dans la savane, vous rencontrez aussi des animaux plus commun. Le phacochère reconnaissable avec ses cornes tournées vers le haut est de ceux-la, proche des porcs que nous connaissons en europe.
Le parc de Tarangire est aussi connu pour ses arbres et notamment les baobabs qui sont reconnaissables facilement par leur tronc énorme (et souvent vide, qui servaient et servent encore parfois, aux braconniers pour cacher les défenses des éléphants). La longévité d'un baobab peut atteindre 2000 ans.
J'ai rencontré d'autres oiseaux durant cette visite. Placé prêt de la rivière, un jabiru semble pécher quelque chose dans la rivière. Cet oiseau est une sorte de cigogne d'Afrique qui vit à proximité des zones humides.
Parfois, les animaux deviennent rare par endroit, ou commencent déjà à devenir un peu communs, car déjà rencontrés auparavant. Alors je commence à m'intéresser à un autre type de population qui se trouve dans le parc de 06h00 à 18h00.... Sans être les uns sur les autres, les autos sont nombreuses, j'entends parler français (plutôt souvent même), italien, espagnol, et bien sur anglais avec un fort accent américain, le tout dans des 4x4 qui parfois peuvent accueillir jusqu'a 8 personnes... ! Les occupants, généralement tête dépassant sur le toit, ont les yeux rendus globuleux avec des jumelles ou un appareil photo (le touriste devenant alors cyclope).
Pour ma part, me balader dans ce parc, le tête à l'extérieur, un peu plus haut que les autres (forcément vu ma taille) découvrir mes premiers animaux sauvages en vrai, m'a procuré une sorte de jubilation enfantine. Je me suis cru à Disney, scrutant partout à la recherche de nouvelles attractions, de nouveaux animaux, souhaitant voir le lion surgir de nulle part (ce qui n'arrivera pas :( ).
En nous rapprochant de la rivière Tarangire, à la fin de la journée, nous tombons sur une famille éléphant qui marche tranquillement, mais prestement et d'un pas sûr vers le point d'eau. La plupart des animaux ici marchent lentement, mais finalement ils vont vite car ils marchent souvent longtemps pour rejoindre les quelques points d'eau du parc.
Nous finissions la journée par une petite poursuite involontaire avec des gnous, qui traversaient gentillement la route. Apeuré par notre véhicule, et ne sachant ou trop aller ils s'enfuient juste dans la direction ou nous allons... Je dirais que les gnous ont un peu un comportement semblable aux moutons (de panurge !).
Nous regagnons ensuite notre camping après être passé par quelques échoppes locales (ou il n'y avait que des touristes, français, espagnol, américain). Arrivé à notre camping, a part un petit groupe de belges nous ne croisons guère âme qui vive.