Jour 11 - Safari dans le parc Ngorongoro
Ce matin nous décidons d'arriver tôt dans le parc du Ngorongoro afin de tenter de voir de nouveaux animaux de plus près, notamment lion et lionnes. Le parc de Ngorongoro se situe un peu plus au Nord-Ouest que le lac de Manyara. Le parc est relativement vaste, mais l'endroit le plus prisé est bien sur le cratère. Le cratère de ce volcan né il y a 2.5 Millions d'année. Une explosion a fait effondrer le cône du cratère, formant ainsi une caldéra. L'effondrement engendre un topologie de la région très particulière puisque le parc, le fond du cratère est bordé de pente de 500m de haut qu'il faut plusieurs dizaines de minutes pour franchir en voiture.
Le chemin pour rejoindre le parc de Ngorongoro se fait rapidement, nous profitons la de l'emplacement de notre camping à Gibbs Farm. Le parc de Ngorongoro se réveille peu à peu. Les nuages et un peu de fraîcheur nous accueillent sur les flancs du volcan.
Cet endroit est tout à fait spectaculaire et vraiment unique en son genre. Dans le centre du cratère (d'une taille d'après certains écrits équivalente à Paris) s'est développé une vie animalière complète. Les animaux y trouvent de quoi manger, de quoi boire même durant la saison sèche et n'ont donc pas intérêt à en partir. Parfois, cependant, des éléphants font des escapade nocturnes en dehors de limites naturelles du cratère.
L'entrée dans le cratère se fait par une route pentue, défoncée. Au départ de celle-ci, une porte gardée nécessite une halte pour régulariser notre présence. Planqué un peu plus bas, des masaïs se montrent en un clin d'oeil pour poser à côté des voitures, en attente d'argent contre quelques photos. En effet, ici le parc voit cohabiter à la fois les animaux et les masaïs, refusant de partir des régions ou ils sont depuis le début du 19ieme siècle (ils ont chassés d'autres tribus en s'y implantant). De ce fait, le cratère n'est pas un parc national dont le statut empêche la cohabitation, mais une 'zone de conservation' (conservation aera). Durant mon périple, et dans mes différents voyages, je me suis toujours refusé à payer pour faire des photos. J'avoue en écrivant ces lignes, que ma position est incertaine. Ne pas payer me semble juste car rendre dépendant les masaïs des touristes me paraît dangereux, notamment par rapport à leur mode de vie. D'un autre côté, je peux comprendre aussi qu'ils réclament quelques pécules si la photo à pour vocation à faire de l'argent (croire que les masaïs demandent une compensation financière car ils auraient peur qu'on leur vole leur âme est inexact !). Néanmoins, ici dans le parc de ngorongoro, je suis venu voir les animaux pas les masaïs donc la question ne se pose pas.
Nous arrivons finalement au centre du cratère et commençons sous une petite brise fraîche notre visite de cet endroit inscrit au patrimoine mondial de l'unesco. J'y retrouve bien sûr les animaux que j'ai pu voir dans les autres parcs. Mais ici, contrairement au parc de Tarangire et surtout du parc de Manyara, il n'y a pratiquement pas d'arbre, pas d'herbe un peu haute (même si certains secteurs proches des rivières et en bordure du cratère présentent une partie forestière) ou les animaux peuvent se cacher. A perte de vue, zèbres se déplacent et broutent tranquillement.
Même chose pour les gnous, qui se déplacent de façon analogue dans cet endroit, jaune, aride et sec. J'aime bien l'atmosphère qui règne à cet endroit. Tout est calme (une fois le moteur de la voiture éteint). Les animaux ne font guère de bruit à part par moment le hennissement puissant d'un zèbre. Tout cela sent bon la nature.
Mais il ne faut pas se tromper. Dans la nature, ici règnent fauves, prédateurs et proies. Nous croisons au loin une hyène qui se repose seule. Les hyènes chassent principalement la nuit, les gnous et les zèbres en arrière plan n'ont guère de soucis à ce faire pour l'instant. Mais dans quelques heures, la situation sera autre !
Mais bientôt, la hyène se lève prestement et se met à trotter à bonne vitesse. Elle passe à proximité d'une antilope qui pendant un court instant prennent la même direction. L'impression que la hyène va prendre en chasse cette dernière me traverse l'esprit, mais non, pas de lutte ici, la hyène poursuit son chemin initial lorsque l'antilope part de côté.
La matinée avance, les nuages matinaux sont maintenant dissipés et la température monte de plus en plus dans le cratère. La fraîcheur du matin est maintenant bien loin. Le cratère se remplit peu à peu de 4x4 qui soulèvent de plus en plus de poussière, ce qui semble laisser perplexe ce zèbre.
et les gnous eux s'en moquent complètement, et font des allers et retours incessant entre les points d'eau au loin et les herbes un peu plus haute ou ils peuvent brouter en toute quiétude.
En tanzanie, il est aussi possible de rencontrer des oiseaux très communs en europe, comme ce héron qui se promène en bord de rivière à la recherche de petits poissons.
Nous continuons notre chemin, et notre guide s'arrête à proximité d'herbes un peu plus hautes que les autres. Au loin, par moment, des têtes surgissent des herbes. Il s'agit la d'une troupe de lions qui se repose à la fraîcheur des herbes, et cette période de canicule. Malheureusement, la encore, les gros fauves sont bien loin pour arriver à les distinguer correctement.
Nous abandonnons cette position après quelques minutes. Vu les conditions météo et la chaleur, les lions ne sont pas près de partir de cet endroit. Nous rejoignons alors la piscine locale où des hippopotames se baignent.
Mais après quelques secondes après être arrivé à cet endroit, notre guide redémarre le 4x4 précipitamment, et reprend la route. Nous manifestons notre surprise car nous ne sommes restés là que quelques brèves minutes. Il nous indique qu'au loin, il se passe quelque chose... En effet, je constate un grand rassemblement de voitures au loin, et à proximité, une forme noire...
Nous nous rapprochons bientôt de ce groupe de voiture et le guide arrête le moteur. Tranquillement, la grosse bebête noire se rapproche vers le groupe de voiture en attente... Je devine grâce à mon zoom de quelle bestiole il s'agit. Elle s'approche maintenant à proximité des voitures et des touristes. Les appareils photos crépitent bientôt devient l'un des 5 grands de la savane africaine, le rhinocéros ! Traqué par les braconniers, décimé par les maladies, le rhinocéros a bien du mal à survivre. Il en reste encore quelques spécimen dans le parc. C'est vraiment de la chance de voir un tel monstre ici. De mon côté, ce n'est pas la 1ere fois que je vois un rhinocéros, ayant eu une expérience similaire lors de mon voyage en Inde en février. Cela reste quand même un sacrée rencontre !
Le rhinocéros mange tranquillement les petites herbes vertes qu'il trouve dans la savane. Il ne semble pas prêter attention à la horde des touristes qui sont en face de lui. Les 4x4 ont d'ailleurs volontairement laissé un espace entre les voitures pour laisser passer la bestiole. Je prends une photo à cet instant précis, signe que parfois l'automobile doit penser à respecter un peu plus la nature qui elle est bien fragile...
Voici une video de cet imposant animal passant à proximité.
"Nous sommes bien resté 20mn à regarder ce monstre déambuler dans la savane. Quel spectacle étonnant, magnifique. Ah... si il n'y avait pas toute ces voitures... et bien il n'y aurait pas de photos, pas de touristes, peut être aussi plus d'animaux... (la manne représentée par les touristes forcent un peu la tanzanie à protéger les animaux, car sans animaux, fini les dollars !).
Nous croisons ensuite un animal bien plus modeste, une outarde Kori, oiseau de son état. Apparemment le volatile ne s'envole qu'exceptionnellement, la plupart du temps il marche dans la savane à la recherche d'insectes.
Vous connaissez la célèbre problématique du zèbre ? Bien sûr, je veux parler de la couleur de l'animal, noir à rayures blanches ou blanc à rayures noires... Apparemment (je ne suis pas spécialiste de la bête), et après renseignements l'animal est bien noir à rayures blanches (pas évident à première vue hein !) Le zèbre le plus commun est le zèbre de Burchell, d'autres espèces existent en Afrique et se différencient par la forme de leurs rayures.
Le zèbre, est un animal proche du cheval dont il partage le comportement, et aussi le cri. Son hennissement est rauque et puissant et j'ai pu me rendre compte qu'il s'entendait sur de longues distances dans la savane.
Nous poursuivons notre chemin dans ce parc. En longeant une rivière, nous sommes alertés par des cris de singes dans les arbres. Soudain tapis sous les arbres, les lions sortent de leur cachette pour aller voir de quoi il en retourne. Malheureusement, ils restent un peu loin pour les capacités de mon appareil photo. Je fais quand même quelques photos, un peu déçu.
Le lion reste timidement sous les arbres alors que les lionnes n'hésitent pas à sortir voir ce qui se passe. Ahh le tempérament du lion... fidèle à sa contre-réputation de roi des animaux !
Nous restons là à les contempler de longues minutes. Peu à peu, ils regagnent les sous-bois, et disparaissent à notre vue. Je ne les ai vu que quelques minutes, mais il se dégageait des lionnes (moins du lion) une impression de toute puissance, de sérénité dans les démarches, leurs positions. Impressionnant. Nous quittons les lions pour revenir à des choses plus classiques (et plus alimentaires !) en nous rendant à proximité d'un lac pour nous restaurer.
Du fait de la présence d'oiseaux 'piqueurs', la consigne est de rester manger dans les voitures. Apparemment ces bestioles ont pour habitude de foncer sur la nourriture qui traîne dehors. Je pense que c'était plus par précaution, car d'autres personnes se sont restaurés à l'extérieur sans rencontrer de problème particulier. Je sors finalement de la voiture.
Je reste là de longues minutes à contempler les oiseaux virevoltant dans les airs. J'aime ces contrastes de couleur, entre ciel bleu, et le jaune de la savane qui bruisse animé par le vent. Je suis dans l'antre des animaux, des fauves qui sont à quelques centaines de mètre. Tout est calme cependant, ce n'est pas encore l'heure des luttes pour la survie. Je laisse mes pensées un court instant dans ces herbes légères. Je suis perturbé un court instant par une forme qui surgit derrière une petit colline et qui s'avance rapidement vers le petit lac. Il s'agit d'un masaï, qui marchant majestueusement. Il se dirige vers le lac pour boire. Chose amusante, sur la photo, le masaï n'est pas seul...
Nous repartons après le repas faire un autre tour de parc. Pas de nouveaux animaux en vue, les lions restent toujours aussi discret. La chaleur s'est installée dans le fond du cratère, ainsi que la poussière qui envahit tout. Nous croisons en fin de parcours un couple d'autruche. Pour information, le mâle est à gauche et la femelle à droite.
Nous sortons finalement du parc. Je suis un peu déçu à vrai dire, je n'aurais pas vu les fauves de très près. Je me console avec un petit panorama du cratère pris sur les bords de celui-ci lors de notre départ. Cliquez sur la photo pour la voir en grand. Vous pourrez distinguer les nuages de poussières qui règnent dans le cratère en fin de journée.
cliquez sur l'image pour voir le panorama en grand
Nous rentrons sur Karatu pour reprendre nos affaires laissées au camping. Avant d'arriver à celui-ci, je me fais déposer par la voiture à quelques centaines de mètre, tant de voiture m'ont rincé et j'ai les jambes molles. J'ai besoin en cette fin de journée de me dégourdir les jambes. Je parcours ces derniers mètres à travers les champs de café, marchant sur cette terre ocre comme le sang.
Le soir arrive, demain retour à Arusha pour quelques minutes, et départ ensuite vers le pays Masaï. J'ai passé ces trois derniers jours à découvrir les animaux, expérience inoubliable, véritable, que tous les documentaires ne pourront remplacer. Certes un peu déçu de ne pas avoir vu le roi des animaux de plus près. Mais ce regret est aussi le signe que la nature reste maîtresse en ces lieux.