(Jour 5 - Shira Camp à Barranco - +800m / -700m de dénivelé)
Le lendemain nous quittons le camp et le plateau de Shira pour continuer à monter (bon je vous l'accorde ! C'est une évidence ! Le but de cette journée est de monter jusqu'à 4600m puis de redescendre vers 3600 mètres. Il s'agit en fait d'une journée d'acclimatation (et de test vis à vis du mal aigu des montagnes) puisque nous n'allons pas gagner en altitude durant cette journée de marche. Par contre, nous allons nous rapprocher de la voie normale du Kili en contournant celui-ci par ses flancs sud.
Nous continuons à nous échapper des nuages qui restent tranquillement en bas, sur fond de Mt Mérou. La mer de nuage est partout, semble inonder la Tanzanie aussi loin que mon oeil peut porter. Les porteurs eux, n'ont guère l'oeil tourné vers la vallée mais plutôt sur le reste du chemin qu'il faut parcourir !
Lors d'une halte réparatrice, notre guide s'éloigne portable à la main. Apparemment vu les gestes effrénés de celle-ci, il pianote quelque chose sur son clavier, un SMS sûrement ! Apparemment il existe du réseau sur les flancs du Kilimandjaro, mais d'après notre guide pas au sommet (ce que je n'ai pas vérifié).
Notre chemin commence à tourner légèrement sur la gauche, ce qui semble tout à fait logique vu le chemin qui nous reste à parcourir. En ce faisant, le chemin devient aussi légèrement plus plat.
Nous sommes proches des flancs directs du Kili, mais encore quelques distances nous en séparent, j'ai cependant là le sentiment d'être vraiment proche de la montagne. Certes cela n'a rien a voir avec les 3000 mètres de barrière rocheuse et neigeuses que j'ai rencontré durant mon périple autour des Annapurnas. Nous profitons de l'endroit pour nous restaurer, légèrement gêné par le vent qui force un petit peu.
Après un repas expédié en quatrième vitesse, nous ne continuons pas par le chemin normal que nos porteurs vont emprunter et qui file vers la droite. Nous prenons au contraire un petit sentier qui monte légèrement vers le Nord.
Nous nous dirigeons en fait vers le site 'Lava Tower' (la tour de lave), petit sommet local de 4600m d'altitude, presque l'altitude du Mont-blanc, mais ici pas un gramme de neige! La tour apparaît peu à peu dans notre champ de vision et se détache de la montagne (à droite sur la photo au cas ou elle ne vous saute pas au yeux !).
Nous nous arrêtons au pied de la tour quelques minutes pour reprendre des forces et y laisser bâtons, et sac à dos. Je ne prends avec moi que mon appareil photo. En effet, notre guide nous indique que nous devons monter la tour léger sans être encombré car le chemin est escarpé et même parfois un peu d'escalade est requis.
Nous nous lançons donc sous l'empressement de notre guide à l'assaut de la tour. Les 1er pas sont faciles, mais rapidement quelques difficultés sont au goût du jour. Petit pas d'escalade, pas trop difficile, mais pas forcément évident lorsque la fatigue et l'altitude se font un peu sentir (à cela ajouter pour moi une agilité digne d'un hippopotame sur la terre ferme, bon bref, je n'étais pas très à l'aise et le faux pas ici plus qu'ailleurs interdit).
Après 30 mn de montée à se prendre un petit peu pour l'homme araignée, nous arrivons au sommet. La vue aux alentours est impressionnante. Les dénivelés parcourus semblent faible au regard des efforts réalisés pour arriver jusque la depuis Aruhsa. Sans doute que ce constat est renforcé par une illusion d'optique les repères de distances et de hauteur manquant quelques peu.
Bientôt il est temps de redescendre de la tour, non sans appréhension, du fait du parcours effectué en montant (il est toujours plus facile pour moi de monter en crapahutant avec les mains et les pieds que de descendre). Sautant (littéralement) le dernier obstacle pour revenir à notre point de départ, j'ai juste le temps de prendre mes affaires (sac, bâton) et la folle descente vers le camp de Barranco commence. Fabrice et moi, accompagnés de Charles n'allons pas traîner en chemin, descendant de 4600m à 3900m en 1h30. En peu avant l'arrivée au camp de Barranco, nous retrouvons de la végétation avec de la présence massives de Sénécons géants :
Nous arrivons finalement au camp que est plongé dans les nuages. Cette enveloppe va me permettre de faire une toilette complète à la fraîche et relativement en toute discrétion. Se laver avec un peu d'eau chaude fut un luxe dont je ne me suis pas privé !
La nuit tombée, et après le dîner, en sortant de la tente les nuages ont complètement disparus et laissent entrevoir l'immense barrière de barranco qui nous attends pour le grimpette du lendemain...