Voyage en Tanzanie
Jour 14 - Séjour en pays Masaï

Dernier jour dans le pays masaï. Ce matin direction la montagne de Longido. Durant notre parcours, nous arrivons à un autre village. A ses bordures, des hommes surveillent des chèvres. Enfin, les adultes sont assis sous un arbre, et les adolescents surveillent les chèvres.

troupeau chevre masai

Une femme donne du lait aux plus petites chèvres. Chose 'amusante', le biberon ici est une bouteille en verre de coca-cola. Elle prend du lait dans les chèvres les plus fortes et les redonne aux chevreaux les plus faibles.

lait masai

Quelques gamins plus jeunes sont également présent, et semble dans leur élément au milieu des animaux.

chevre masai

Nous reprenons notre marche vers la montagne de Longido. Le but de notre périple est de trouver les moranes cachés dans la montagne. Les moranes sont de jeunes hommes (après leur circoncision qui les fait devenir homme) qui vont dans les montagnes sacrées prendre des forces. Ces endroits sont normalement interdit à tout étranger. Je me rends compte en suivant notre guide, de la chance de pouvoir arriver à voir ces rituels très particuliers. En attendant d'arriver à cet endroit, notre guide s'arrête à côté d'un vulgaire cactus. Il nous indique que cette plante est parfaite en cas de coupure pour cicatriser rapidement une plaie.

cactus masai

Nous nous arrêtons également à cote de pierre polie. Elles sont le symboles de Longido, la montagne ou nous sommes maintenant. Le mot Longido venant de la déformation du mot pierre en Maa (la langue masaïi). Ces pierres sont utilisées pour aiguiser les couteaux et machette des masaïs.

pierre masai longido

Nous nous enfonçons toujours plus dans la montagne, le chemin se fait plus escarpé. Nous arrivons finalement à un replat à proximité d'un gros rocher. Des hommes sont installés ici. Notre guide s'assied au milieu des moranes, de jeunes garçons en quête de force.

morane tanzanie

Ils puisent leur force d'une part dans leur lieu de retraite, au sein d'une montagne sacrée. Ils puisent aussi leur force d'une façon plus concrète en mangeant en permanence de la viande. La viande est 'stockée' dans un petit abri protégé du soleil par des branchages. Ici la vache a été tuée il y a quelques jours seulement. La vache a été achetée au village, ou provient directement du troupeau de la famille. L'animal a été tué à quelques mètres de cet endroit.

vache masai

Une vache permet au morane de manger pendant 5 semaines. Pendant la 1ere semaine, le garçon mange de la viande fraîche, mais par la suite il doit se contenter de viande séchée, et de ce qui reste sur les os.

viande masai

L'un des morane n'hésite pas à plonger la main dans le garde manger pour choisir un morceau à cuire. J'ai l'impression de me trouver dans une boucherie à ciel ouvert, j'ai une petite nausée qui vient à ce moment la...

 

En complément de cette viande, pour aider la digestion, mais également pour prendre des forces, le morane réalise un breuvage à base de plantes qui facilite le transit et renforce le corps. La préparation est ici préparée par le jeune morane à droite sur la photo.

morane masai

Après quelques hésitations, Sembeke commence à boire le breuvage. Apparemment le goût semble un peu difficile même pour notre vaillant guide ! Il nous apprend qu'il a lui même effectué cette retraite étant un peu plus jeune. La retraite des moranes durent entre 1 mois 1/2 à 2 mois. En période de guerre, afin de faire le plein d'énergie avec le combat, il n'était pas rare que les jeunes gens restent jusqu'a un an.

morane masai

Après le séquence, soupe aux plantes, nous avons le droit à la séance de consommation de viande. Au départ, j'ai vraiment cru (c'est le cas de le dire) que la viande était consommée non cuite et que le breuvage permettait au morane d'ingurgiter ainsi la viande. Mais la viande est bien cuite sur le feu à proximité. Notre guide partage avec l'ensemble des hommes présents ici cette viande, fraîchement coupée et semble-t-il bien cuite. Le guide nous propose de goûter celle-ci mais je refuse poliment. Je ne connais pas trop la fraîcheur de la viande, le mode de cuisson, l'état du couteau de Sembeke (qu'il a aiguisé juste avant sur une pierre en chemin). Je préfère ne pas prendre de risque !

viande masai

Il n'y a pas que de jeunes garçons qui viennent ici prendre des forces. Bien sur, c'est un rite qui participe à devenir des hommes après leur circoncision, mais d'autres hommes en mal de force peuvent venir à leur gré dans ces lieux. En effet, un homme un peu plus âgé que les autres est présent. Il est d'ailleurs installé sur un lit de fortune.

masai

Les moranes que je rencontre ici parlent un petit peu anglais, ce qui contraste pas mal avec l'archaisme de leur mode de vie. ils ont à portée de main leur bâton de masaï, et pour l'un d'entre eu, une housse de téléphone portable à la hanche !

 

Normalement, les moranes ne doivent pas porter de bijoux. Les tenus des uns et des autres est donc très sobre. Notre guide requinqué par son breuvage et le morceau de viande, nous mime ces exploits lorsqu'il chassait le lion étant jeune. Il aurait répété cet acte plusieurs fois, mais précise-t-il avec d'autres moranes, jamais seul.

masai

Il est aussi de tradition d'avoir des enfants autour de soit durant ces cérémonies, alors que les femmes en sont exclues. Ils surveillent ici le feu nécessaire à le préparation du breuvage.

enfant masai

Nous partons de cet endroit, et nous promenons aux alentours. Nous tombons sur un autre emplacement habité par d'autres moranes. A ce moment là, un animal vient juste d'être abattu, et une séance d'anatomie de la chèvre s'offre à mes yeux.

sacrifice morane masai

Ici, il est un peu plus facile de se représenter l'habitat des moranes. Branchages épineux pour délimiter le territoire, feu central, lit et garde manger :

maison morane

A coté un morane prépare un autre breuvage réalisé à partir du sang de la bête. Le sang est mélangé avec d'autres plantes. Sembeke mange ce liquide avec un certain dégoût. Il nous propose d'essayer, mais non la vraiment je n'hésite pas une seule seconde, je refuse !

 

Après quelques minutes, nous descendons de la montagne et rejoignons la vallée et notre camping. Le repas approche, mais l'appétit n'est vraiment pas tellement présent...

longido

La chaleur est bien installée maintenant dans la vallée. Nous profitons de l'après midi pour prendre un peu de repos. Kurai notre aide-guide fait de même à l'abri d'un modeste arbuste.

sieste masai

Nous profitons d'un peu de fraîcheur en fin d'après midi, pour finaliser notre visite de la région. Nous avons rendez vous au point d'eau des animaux situé en bordure de la montagne de Longido. Sur la route, nous croisons des troupeaux qui repartent de l'endroit ou nous devons aller.

troupeau masai

Afin d'accéder à note but, nous devons monter très légèrement sur la montagne Longido. C'est le moment idéal pour faire un petit panorama de la région. Vous avez vue directement sur la ville de Longido, le village masaï ou nous étions étant sur la gauche de cette vue (non visibile). Cliquez sur l'image pour la voir en grand. Le territoire des masaïs s'étend dans cette région jusqu'au collines en arrière plan.

panorama longido

cliquez sur l'image pour voir le panorama en grand

Nous arrivons à un emplacement ou des femmes font sécher leur linge. Il y a aussi une immense réservoir où l'eau qui vient de la montagne est stockée. Dès notre arrivée, je me sens légèrement mal à l'aise. D'un côté les femmes se lavent (tout habillé) ou finissent leur lessive.

femme maassai

Les hommes, de l'autre côté, y compris Sembeke regardent les femmes ostensiblement. Au début, les différents protagonistes ne font pas attention à nous, mais bientôt je sens une ambiance un peu hostile à mon égard, du fait de mon appareil photo. J'ai l'impression de déranger.

massai

La couleur ici dominante est le bordeau, et certains hommes sont vraiment très élégant et très bien habillés. J'ai l'impression de me trouver dans un lieu de drague entre les jeunes garcons et les filles !

couple masai

Nous laissons ces jeunes gens batifoler tranquillement. Je regagne le campement à la nuit tombée. Ainsi s'achève ma découverte du pays masaï. Merci à Sembeke de m'avoir permis de découvrir cet endroit, cette tribu, ces rites. Je pense que j'ai vu des scènes particulières, importantes pour la vie des masaïs.

Le lendemain retour à Arusha. En fin de journée, départ pour l'aéroport. En route, je demande au chauffeur de s'arrêter quelques secondes. Je prends alors le kilimandjaro lorsque le soleil se couche. Ainsi se termine mon périple en Tanzanie !

kilimandjaro