(Jour 6 - D'Inamacer à Maghidet)
Au lever du jour, pas d'humidité sur mon duvet ce matin. La nuit fut bonne même si par moment je n'arrive pas à avoir chaud comme je le voudrais notamment au niveau de la tête qui semble absorber toute la fraîcheur de la nuit. Nos fidèles compagnons semble eux ne pas trop se soucier de tout cela et me narguent d'un sourire en coin. Le chameau (enfin plutot dans cette région du monde, le dromadaire !) est traditionnellement l'animal de prédilection dans le désert. Il a une autonomie phénoménale et est presque infatiguable. Les touaregs l'utilisent aussi en monte. Je n'ai pas tenté cette expérience (à tord bien entendu) mais 1m97 + 1m50 au garrot, cela commence à faire haut ! Pas de problème de poids cependant, le chameau pouvant supporter des charges jusqu'a 150 Kg. Acheter un dromadaire en Afrique vous reviendra à environ 600 euros. Seuls les males sont utilisés pour le transport.
Nous partons d'In Amacer vers le labyrinthe de Maghidet que nous devinons à l'horizon. Nos haltes sont principalement choisies par nos touaregs par la proximité d'un point d'eau à la fois pour les bêtes et les hommes. Malgré l'inhospitalité de la région, par moment, il existe en effet quelques sources d'eau. Ici In Amacer, se trouve à proximité d'un puit dont nous pouvons deviner le fond.
La région continue de se transformer petit à petit. L'erg (dont la définition est désert de dunes) est maintenant loin et se mélangent au sable, pierres et rochers.
Durant notre périple outre une végétation très esparse sauf à proximité des oueds, la faune fut également un peu absente. Cependant des traces de vie sont parfois présentes.
Chaque halte avec notre équipe de touaregs est propice au sourire. Les touaregs sont des gens très acceuillants, fièrs de leurs origines et relativement festifs : danses , sourires sont quotidiens. Ils font leur travail avec enthousiasme à faire parlir un parisien à 7h du matin dans le RER.
Après quelques heures de marche, nous arrivons enfin aux portes du labyrinthe de Maghidet et établissons notre campement pour la nuit à proximité d'un point d'eau. Celle-ci a permis une petite et modeste flore de s'établire renforcant le contraste entre le désert et la vie.
Après notre repas, nous partons à la découverte de ce labyrinthe avec notre guide dont nous prendrons la précaution de ne pas lacher des yeux ! En effet, le nom de cet endroit n'est pas usurpé, loin s'en faut. Maghidet se visite qu'a pied et présente la particularité d'être un enchevêtrement de rochers placés sur des dunes de sables.
Partout des pitons surgis de nulle part se dressent devant nous. Largement érodés par endroit, ils présentent souvent des formes torturées.
Parfois, ces monticules semblent proche de s'effronder si notre regard devient trop appuyé. Le sable prend ici une teinte rosé
Dans la chaleur nous retournons à notre campement. Pour supporter le soleil, j'ai improvisé un chech avec mon tee-shirt afin de préserver ma nuque des agressions du soleil. Ce n'est pas tellement la tradition ici mais qu'importe la protection prime sur la mode. Ce soir nous aurons le droit à une recette touareg traditionnelle : la taguella. Ce plat est préparé à partir d'eau et de semoule (autrement dit, il faut vous attendre à ce que cela colle au corps !). La préparation traditionnelle se compose ainsi : le cuisinier prépare sa pâte et des braises dont il recouvre le sol.
Il étale ensuite la pate directement sur le sol et la recouvre rapidement de braises. Il conviendra d'attendre quelques dizaines de minutes la cuisson. La pâte cuite sera prête quand elle emettra un bruit de tambour lorsque l'on tape dessus.
La pâte est ensuite retirée des braises, secouée pour en faire tomber le peu de sable qui pourrait adhérer. Puis celle-ci est émiéttée complètement.
Le plat sera complet en accompagnement d'une sauce aux tomates et oignons, le tout accompagné de viande. Le plat est ma foi succulent mais un peu lourd. Néanmoins après un effort, et pour lutter contre le froid de la nuit qui vient rien de tel !