Trek en Libye
(Jour 4 - De Tilajouassine à Tajnout)

Aujourd'hui, arrivée de bon matin à l'aéroport de Ghat. Il est 5h30 du matin. Les yeux un peu clos, nous sortons de l'avion et nous dirigons vers le modeste aéroport perdu en plein désert. Quelques hommes nous attendent. Un grand type coiffé d'un chèche s'approche de moi et me salue, ce que je fais en retour. J'avoue être un peu perdu et même plus !. Etant donné ma taille (1m97), il est rare que je sois impressionné par la stature d'un homme. Mais la, cet homme, drapé d'un habit traditionnel, se tenant aussi droit que la justice et se déplacant avec majesté (renforcé par le faite qu'on ne voyait pas ses pieds du fait de son habit traditionnel), m'a fortement impressionné!

Après quelques tatonnements, nous trouvons finalement nos hôtes. Nous embarquons dans des 4x4 Toyota un peu hors d'âge mais toujours bien vaillant. Nous sortons du périmètre de l'aéroport en prenant un route goudronné. Nous la quittons rapidement pour nous enfoncer dans le désert, la nuit est noire.

Après plus d'une heure de trajet à la lumière des phares, nous faisons halte autour d'un feu qui apparaît soudainement entre deux dunes. Notre équipe touaregs est la et nous faisons rapidement connaissance. Le froid du petit matin, renforcé par le fait de ne pas avoir bougé depuis quelques heures (avion et voiture) me saisit et je m'empresse de m'habiller un peu plus chaudement. L'impression de froid est intense et j'implore à voix basse que la température ne soit pas aussi basse pour nos nuits à la belle étoile (mais elle le sera !).

Le soleil peu à peu apparaît à l'horizon et éclaire le paysage. Je contemple pour la première fois depuis mon arrivée une dune dans le désert Libyen. Apparemment, nous ne sommes pas seul, car quelques personnes ont escaladés le petit sommet à proximité.

et je découvre par la même occasion la faune locale, un petit dromadaire qui fera la route en compagnie de notre caravane.

Il est cependant temps de prendre la route des dunes à pied. Le soleil commence à chauffer malgré le ciel légèrement voilé. Il est bon de se détendre les jambes après notre périple de la nuit. La caravane prend son essor et nous la suivons à distance

Le désert est vraiment un endroit propice pour faire de belles photos. Pour avancer dans ce désert inconnu et qui présente peu de point de repère, nous suivons presque religieusement notre guide, goumi, qui connaît la région comme sa poche. Pour moi, une dune ressemble à une autre et je le suis les yeux fermés. Enfin non je le suis les yeux grands ouverts !

Parmi les personnes qui nous accompagnent outre notre guide (vous verrez son visage prochainement), il y a aussi Youcef notre garde du corps. Bon j'exagère je le reconnais, Youcef est agent de police et a le devoir de nous surveiller durant tout notre périple sur le sol Libyen. Le voici en bonne compagnie (ne pas confondre qui est qui !). Youcef parcourera le désert en note compagnie pendant une semaine en jean et soulier. Heureusement il avait prévu le bonnet !

Je dois vous présenter aussi notre guide Abdoulaye. Touareg d'origine nigérianne, Abdoulaye a demandé la nationalité Libyenne et devrais prochainement l'obtenir. En effet, Kadhafi, touareg lui aussi, a autorisé les touaregs a prendre la nationalité libyenne. Il se trouve que la plupart des pays limitrophes n'ont pas comme la libye acceuilli la cause touareg aussi favorablement.

Dans ce désert que je foule, le sable est incroyablement fin, il glisse sans peine le long de doigts et s'infiltre un peu partout. Passer les dunes n'est pas toujours chose aisée surtout quand celles ci présentent un dénivelé ma foi court mais intense.

Pour la caravane qui nous suit de pres, pas question de prendre le même chemin, les chameaux ne pourraient franchir de tels obstacles. D'un pas rapide, la petite caravane contourne les obstacles sans peine, aussi rapidement que nous, et nous la voyons par moment ressurgir derrière le sable.

La lumiere est belle mais intense. Parti de Tilakouassine ce matin, nous commencons notre itinéraire à travers l'Erg Titersène dont la plus haute dune s'élèvre à 888m d'altitude. Le paysage est paradisiaque, et mon appareil photo crépite de toute part.

La lumière du jour baisse maintenant rapidement. Nous atteignons d'un pas rapide après quelques heures de marche notre destination du jour Tajnout. Il est grand temps d'installer notre campement pour la nuit (juste à gauche de cette dune et à proximité de ce puit matérialisé par le petit arbre).

Pour cette première nuit et malgré la fraîcheur rencontrée ce matin, je décide de dormir à la belle étoile. Un peu angoissé par le risque du froid, et par ces impressions de solitude et de silence, je me glisse la nuit tombée dans mon sac de couchage. Je contemple les étoiles et ferme les yeux. La nuit est a moi.

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