(Jour 10 - De Aramnudaden à Edeyen Ubari)
Nous abandonnons ce matin nos chameliers, notre guide et les belles dunes. Nous embarquons dans des 4x4 et prenons la route d'Al Awinat jusqu'a l'Edeyen Ubari.
Nous profitons d'une halte en bord de route pour nous restaurer et déguster un ultime thé préparé par notre accompagnateur Abdoulaye. La préparation du thé touareg nécessite bien sur de l'eau, du thé (importé de chine) et une grande quantité de sucre. Les gestes de versement du breuvage d'une tasse vers la théiere et inversement ont pour but de former une épaisse couche de mousse. La dégustation se veut la plus bruyante possible (avec aspiration d'air en même temps) afin de faire ressortir tout l'arome du thé. Le thé est partagé en trois services : Le premier thé est amer comme la vie, le second est fort comme l'amour et le dernier est doux comme la mort.
Nous arrivons après des longueurs en 4x4 à Ubari et nous nous enfoncons rapidement dans les dunes alors que la nuit tombe rapidement. Après le repas, je me mets dans un creux de dune à l'abri du vent et du bruit. Je me souviens ce jour la avoir contemplé longuement la lune juste au dessus de moi, avec pour seul bruit, le faible vent qui bruissait dans mes oreilles. J'ai regardé cette lune, cette demi-lune en fait de très longs moments. Et puis petit à petit, un visage m'est apparu sur cet astre mort. Ce visage dont je ne pourrais donner de nom me ressemble presque. Il me semble parfois me voir dans un miroir lointain. Je dois être en plein rêve, oui je rêve éveillé devant les merveilles qui m'entourent. Je me sens juste bien, apaisé. C'est beau, je suis bien. Je ferme les yeux et rêve à l'éternité.