Trek à l'Ausgante

 

Nous partons de bon matin pour cette longue étape. Le soleil est revenu (ce fut d'ailleurs et malheureusement une constante climatique : soleil le matin et mauvais temps le soir... inhabituel pour la saison parrait-il... (je commence sérieusement à en douter ;) ). Bref nous remontons la vallée vers les sommets enneigés qui nous entrevons au loin. Cette journée est annoncée comme la journée la plus dure avec 8h de marche et de cols à gravir...

En ce début de journée, le chemin est facile et la pente douce. Tout le monde est un peu tendu vu les difficultés qui sont annoncées mais le spectacle des montagnes enneigés qui se rapprochent suffit à notre émerveillement.

on se rapproche.... !

plus pres de toi...

nous bifurquons alors vers la gauche et entamons la montée vers le col de Palomani.... en partant de 4200m alors que le col est à 5075m. Le paysage est superbe même si le ciel commence à remplir de nuages.... une constante durant ce trek en fait !

La montée est harassante. Le chemin peut pratique avec une neige fondue qui le rend légèrement glissant. Il fait chaud, il fait froid, mais il me semble pas de vent. Je suis fatigué, je mets un pied devant l'autre parce que je suis la et qu'il faut bien monter. Je pense à ces grimpeurs de l'Everest. On dirait mon Everest tout d'un coup, mon Everest du jour. Dans ces conditions, on se pose toujours la question de savoir pourquoi on est venu la. Je reprendrai en guise de réponse le titre du bouquin de Lionel Terray héros de l'Annapurna : Les conquérants de l'inutile. On a une passion, j'aime la montagne, j'aime souffrir pour monter mais après l'effort quel soulagement. Il est un peu tôt pour moi pour souffler, le col est encore loin. Je regarde alors une énième fois mes pieds et tente de mettre du rythme dans mes pas afin de ne pas craquer avant la fin.

voici la dernière ligne droite vers le col. Je me force à établir un rythme de montée malgré le fait que mes compagnons de voyage m'aient lâchement abandonné (cf la photo les petites silhouettes sur la partie gauche).

enfin.... le col de Palomani arrive avec un neige abondante. La température est bonne malgré la présence de nuage et l'altitude. La montée fut longue, harassante mais nous y sommes, j'y suis ! Evidemment après coup, on peut (je peux !) se dire que ce n'était pas si compliqué que cela d'atteindre ce fameux col. Je fais le point : je suis au pérou à perpette de chez moi, je suis à 5000 m et tout est superbe aux alentours.

Je jette quand même un regard de l'autre côté du col et notre prochain objectif se découvre. Nous devons redescendre dans la vallée vers le lac glaciaire qui s'est formé sous le glacier de l'Ausangate. Encore une belle trotte en perspective !

Nous entamons notre descente dans une neige abondante mais dont la consistance est proche de la soupe, les rayons du soleil ayant eu le temps de faire fondre la neige tombée la veille. Je fais quelques glissades pour le fun.

En descendant, nous approchons de plus près du glacier de l'Ausangate et de ses imposants séracs. La paroi est relativement abrupte et les masses de glace sont vraiment impressionnantes. Il n'y a pas un bruit. Le glacier semble encore dormir à cette heure malgré le présence d'un peu de soleil en cette fin de matinée. On devine simplement que la vallée pourrait être réveilléeà toute instant par un vacarme assourdissant si quelques séracs se détachaient de la paroi.

Le glacier et les séracs tombent littéralement dans le lac glacier qui s'est formé à la base de celui-ci. Nous n'avons guère le temps de nous attarder. Le temps devient de plus en plus maussade et la fraîcheur vient nous envahir au pied du glacier.... un nouvel épisode de pluie ou de neige est à craindre maintenant.

Nous montons à partir du lac glaciaire vers le col de Santa Catalina qui est la dernière épreuve de notre trek. Le temps se gâte.... le froid vient nous englober avec force.... et bien sur il se met à neiger alors que nous avons entamé notre repas... Nous mangeons en vitesse et poursuivons notre périple en hâte afin de nous réchauffer et d'échapper à cette tempête de neige.

Après un longue marche rapide dans la vallée nous arrivons au lac de Pucacocha, lagune se trouvant sur un des autres versants de l'Ausangate. Nous allons établir notre campement à cet endroit pour la nuit.

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